Je t'ai appelé par ton nom
Isaie 43
ISAIE 43
Et maintenant, ainsi parle Yahvé :
Ne crains pas, car je t'ai racheté.
Je t'ai appelé par ton nom, tu es à moi (Isaïe 43, 1)
Quand je suis dans le noir et la détresse, il me suffit parfois de me rappeler ce texte – et immédiatement je suis consolé.
C'est bizarre. C'est magique.
Curieusement, ces douces paroles font immédiatement suite à d'autres beaucoup plus terribles, et pas du tout rassurantes : N'est-ce pas contre Yahvé que nous avons péché ? (…) Il a répandu sur nous sa colère, la fureur guerrière, et tout autour elle porta l'incendie... (Isaïe 42, 24-25)
Yahvé passe son temps à punir son peuple lorsqu'il lui est infidèle, puis à lui pardonner. Il fait ce que bon lui semble. Il choisit qui il veut, quand il veut.
« Pour ta rançon j'ai donné l'Egypte, Kush et Séba, à ta place » (43, 3) Le pays de Kush (Séba est son fils) est un grand territoire qui s'étend au Sud de l'Egypte (il correspond à l'actuelle Ethiopie)
J'ai péché contre toi, Seigneur, lorsque je ne t'ai pas fait assez confiance. Quand je me laisse aller à écouter mes propres pensées, qui si souvent me veulent du mal. Quand je me laisse guider par mes propres lois – pour mon malheur. Alors tu te mets en colère, dans une rage folle – c'était si simple d'écouter ta voix. Tu m'as appelé par mon nom et je n'ai même pas entendu.
Mais tu insistes, lourdement :
« Si tu passes par les eaux je serai avec toi, et les rivières ne te submergeront pas. Si tu passes par le feu, tu ne te brûleras pas (…)
Parce que tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix, et moi je t'aime » (ch. 43, versets suivants)
Là Yahvé déclare son amour, et avec quelle tendresse...
Souvent ces seuls mots calment mes angoisses. Il suffit de me les répéter : « tu sais, tu sais bien je t'aime ».
La colère s'était installée en moi – sans l'aide de Dieu cette fois.
Et grâce à ces seules paroles susurrées, elle fond comme neige au soleil.
« Dieu révèle à l'humble ses secrets, et l'attire doucement à lui » (l'Imitation de Jésus-Christ, livre 2 chapitre 2)
Et si c'est une illusion, alors tout est illusion.
Je veux bien que ce soit une croyance, de la naïveté.
L'essentiel est que cela me fasse du bien, comme un baume qui panse les plaies, un remède qui fait chaud au coeur.
Ma seule envie, Seigneur, c'est de passer du temps avec toi. Simplement ça. Toi et moi seuls au monde.
Quand je suis tenté par l'angoisse, il faut que très vite je m'en rende compte. C'est le diable, le Malin, qui est là à l'oeuvre. J'aime bien croire ça, le nommer par son nom lui aussi. Parce qu'alors j'ai un ennemi identifié, je sais qui combattre.
Pour le chasser deux méthodes :
Rentrer en moi, pour y étouffer toute crainte, toute tentation de regarder dehors, ou vers l'avenir – regarder vers l'avenir, qui n'existe pas, cela peut faire très peur. Et c'est vraiment une illusion.
Ou au contraire m'élever très haut, en imaginaire. Vers les nuages impalpables.
L'une comme l'autre méthodes semblent artificielles, irréelles.
Mais si elles me font du bien, elles sont plus précieuses que la réalité.
Jérôme van Langermeersch, le 11/05/2019