Le synode provincal, un temps de grâce

Témoignage de Danièle Simoulin, l'une des 179 délégués des communautés locales

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J’ai vécu ce synode comme un temps de grâces que le Seigneur m’a permis de vivre à Merville, parmi les 179 membres délégués des communautés locales, autour de nos 5 Evêques auxquels s’étaient joint des observateurs des églises orthodoxes, protestantes, anglicanes.

Nous vivions ces week-end à 100 à l’heure tellement le programme minuté était dense, parfaitement orchestré grâce au travail fourni en amont par le comité de pilotage et une équipe logistique remarquable. Nous repartions fatigués mais heureux, enrichis par les apports de chacun.

Il nous restait ensuite à relire calmement ce que nous avions vécu.

 

Ce qui m’a marqué durant ce synode. :

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Les célébrations liturgiques qui nous invitaient à nous rendre disponibles à l’action de l’Esprit-Saint. Tous les membres ont prononcé la prière d’invocation à l’Esprit Saint. Elles étaient variées, belles, priantes et tonifiantes.

 

Le discours d’ouverture de Mgr Ulrich : Il nous a rappelés que nous étions là en tant que baptisés et non représentants d’un service, d’un mouvement ou d’une paroisse ; que le but de ce synode est d’annoncer l’Evangile dans le Nord-Pas de Calais avec confiance, espérance et charité et avec une infinie persévérance

Car notre région a des atouts : des habitants venus d’ailleurs, des relations inter générationnelles, des collaborations pretres-laics, un souffle nouveau que Dieu nous donne grâce à ceux qui se préparent à recevoir un sacrement et rejoignent nos communautés qui ne doivent cesser de convertir leur regard, leur mentalité.

 

150827_Synode_0011 150827_Synode_0011  Une enquête réalisée sur 11 paroisses tests des 3 diocèses dont la conclusion est : On ne peut évangéliser si on n’est pas habité par l’amour du Christ ; la paroisse de demain doit être missionnaire, accueillante en dialogue avec les autres confessions religieuses, au service de tous. La paroisse de demain doit s’occuper des jeunes car ce sont eux les missionnaires de demain. Elle doit proclamer la Bonne Nouvelle par des célébrations joyeuses et intergénérationnelles.

 

Synode prov Cloture 27 sept 2015 (25) Synode prov Cloture 27 sept 2015 (25)  La qualité des interventions :

Une présentation de notre région :

  • 120 000 km²
  • 4 millions d’habitants dont le quart a moins de 25 ans.
  • Une région en mutation, en transition, riche culturellement (musées, tourisme de mémoire…
  • Une terre de migration : 4,9% de la population régionale est composée d’immigrés, d’étrangers.
  • Riche économiquement : les activités anciennes liées à l’agriculture, au textile, au commerce, aux industries se modernisent pour rester compétitives.
  • Une modification du paysage : de plus en plus de villes au détriment du rural d’où pénurie de médecins généralistes et autres.
  • Riche sur le plan écologique grâce à la dépollution de certains sites, la présence de 4 parcs naturels, 2% d’énergie renouvelable dans la consommation d’énergie globale.
  •  Par contre 13% de la population active est au chômage et notre espérance de vie demeure inférieure à la moyenne nationale.

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Une présentation de 40 ans d’évolution des paroisses dans nos trois diocèses :

Nous n’avons pas avancé à la même vitesse ; et si les restructurations semblent inévitables, personne ne doit se sentir écarté.

 

L’intervention d’Arnaud Join-Lambert :

Inventer des paroisses dans la modernité liquide.

 

Il nous a retracé comment on est passé depuis le XIème siècle d’un prêtre pour un clocher, à aujourd’hui d’un prêtre pour plusieurs clochers .

Ce qui a entrainé la mobilité du prêtre puis celle des fidèles

Il n’est plus question d’un retour vers le passé. Le prêtre porte la charge pastorale avec une équipe de laïcs dument mandatés.

 

Un seul modèle novateur, celui dit de Poitiers : l’enjeu pour l’Eglise est de devenir une minorité catholique assumée, non refermée sur elle-même.

La question fondamentale actuellement n’est plus la structure mais la manière de mettre en œuvre la mission d’où la pastorale du parvis, du seuil.

 

Comme le Pape nous y invite, il faut aller vers les périphéries.

Les agents pastoraux ont à inventer de nouvelles formes de travail en réseau en utilisant les outils de promotion et de communication. Cela entraine la nécessité de se former à l’accueil et à l’accompagnement, de travailler chrétiens et non-chrétiens ensemble sur des projets communs à taille réduite (cafés, bibliothèques, lieux où un grand nombre passe ( centres commerciaux, marchés).

L’Eglise ancienne se doit de vivre l’accompagnement tout au long de la vie, la proximité, un lieu d’eucharistie régulière et renoncer à vouloir tout couvrir.

Elle se doit de vivre des évènements, déployer les charismes de chacun et la créativité.

Il ne faut pourtant pas négliger une vie spirituelle plus intense. Il faut donc nourrir et maintenir la communion entre les communautés.

Synode2015 6 Synode2015 6  Les propositions de Luc Aerens , diacre-clown comme il se définit, au cours de veillées , il a donné des façons innovantes et pédagogiques d’annoncer l’Evangile.

 

Le témoignage de Jimmy Delallin, prêtre originaire de Bauvin en poste au Québec : malgré les distances énormes qui séparent les paroisses, les communautés sont bien vivantes. Le prêtre est juste au service de la communauté qui lui a établi son programme à sa descente d’avion. Il nous a dit qu’il n’y a pas de déclin pour l’Eglise mais juste du changement car elle repose sur l’ensemble des baptisés.

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Pour conclure, je dirais que nous avons vécu des moments exceptionnels. Les actes du concile provincial de Lille vont être officialisés, tout reste à inventer, dans nos paroisses respectives, avec le concours de tous les baptisés pour que la Bonne Nouvelle soit entendue par tous les habitants du Nord-Pas de Calais.

 

Danièle Simoulin

 

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