8 novembre : 32ème dimanche du temps ordinaire

« Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres » (Mc 12, 38-44)

8 novembre 2015 : 32ÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

la-ofrenda-de-la-viuda-pobre la-ofrenda-de-la-viuda-pobre  Jésus était observateur. Il aimait les choses et les êtres. Selon lui, les humbles réalités de la vie étaient pleines de leçons pour qui savait les voir avec son cœur. Comme les sages de l’Ancienne Alliance, Jésus se passionnait pour l’homme, et surtout pour la manière dont l’homme cherchait Dieu et parlait à Dieu.

Ce jour-là il s’était assis et regardait, tranquillement, comment les croyants d’Israël apportaient leurs pièces pour le trésor du temple, « le denier du culte », en quelque sorte. Mais en fait de denier, la pauvre veuve, la veuve pauvre, n’avait que quelques petites pièces, minces et légères.

Jésus a aimé son geste. Il a appelé ses disciples auprès de lui, comme pour leur communiquer un enseignement important :« Amen, je vous le dis … » C’est ainsi que Jésus introduisait les certitudes ou les leçons qu’il voulait inculquer à ses disciples : « Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres dans le trésor ».

Tout d’abord elle a donné malgré sa pauvreté. Sa pauvreté ne l’a pas découragée. Bien que pauvre, elle avait quelque chose à donner à Dieu. Ce jour-là, elle a su faire pour Dieu une folie : donner à Dieu sa dernière assurance, s’en remettre à Dieu pour l’avenir, et pour le pain d’aujourd’hui.

Elle a accepté de manquer, pour que Dieu, dans sa vie, fût le premier servi. Elle a su affronter le risque de manquer, comme la veuve de Sarepta, qui a sacrifié pour Élie sa dernière poignée de farine. Elle n’a pas eu peur de sa pauvreté, ni devant Dieu ni devant les hommes. Elle ne s’est pas dit :« De quoi vais-je avoir l’air, venant après beaucoup de riches qui ont donné beaucoup, moi qui vais être seule à donner quasi rien !

Elle ne s’est pas dit :« Seuls les riches sont intéressants ; moi, je n’ai qu’à m’écraser devant Dieu et devant les hommes, parce que je suis pauvre et que je le serai toujours ». Elle n’a pas regardé le don des autres pour s’en attrister, elle n’a pas songé à comparer. Elle a donné « comme elle avait résolu dans son cœur », pour reprendre la formule de Paul.

Et non seulement elle a su donner, bien que pauvre, mais elle a donné sa pauvreté ; et c’est cela surtout qui a touché Jésus. Elle savait que son obole allait la rendre plus pauvre encore, mais sa foi toute simple et droite lui disait que Dieu l’aimait ainsi, qu’elle n’avait pas à devenir riche pour pouvoir donner.

Dieu accueille avec joie l’offrande d’une pauvre qui reste pauvre, et qui accepte de le rester devant lui et devant les hommes.

Il y a tant de manières de se sentir démuni : démuni d’atouts pour faire sa route dans la vie, démuni de santé ou de grâce physique, démuni d’appuis ou d’amitié. Et parce que toutes ces pauvretés nous déprécient à nos propres yeux, nous serions tentés d’en faire reproche aux autres et à Dieu.

Mais la veuve de l’Évangile nous montre le vrai chemin : oui, nous sommes pauvres, mais nous savons quoi faire de notre pauvreté : la reconnaître, la présenter au Seigneur, et nous mettre, dès aujourd’hui, sans attendre, au service du Royaume, tels que nous sommes, tels que Dieu nous voit et nous aime.

Fr. Jean-Christian Lévêque, o.c.d.

site : le carmel en France

 

 

 

 

 

25 octobre : 30ème dimanche du temps ordinaire

que je retrouve la vue que je retrouve la vue  

Pistes de réflexion:

 

1. La plupart du temps, j’affirme que Dieu ne m’écoute pas, il n’entend pas ma prière, Bartimée, le de Timée, me dit le contraire. Il criait vers le Seigneur : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » Malgré le bruit de la foule qui le rabrouait et exigeait son silence, Jésus l’a entendu et écouté. Le message est clair : patience et persévérance me conduiront surement sur le chemin du salut. L’invocation de Bartimée le dirige à la rencontre avec le Seigneur, comme pour me dire : Prier c’est aller à la rencontre du Seigneur qui t’appelle. 

2. La prière de Bartimée ne satisfait pas les attentes de la foule ; elle est un exemple de navigation à contre-courant. C’est le comportement de celui/celle qui a rencontré l’évangile de la vie. Suis-je assez courageux pour aller à contre-courant des idées reçus pour affirmer ma foi et vivre selon les exigences évangéliques ? Bartimée ne s’est pas laissé intimidé ; il était convaincu que la rencontre avec Jésus serait salutaire pour lui et pour son entourage ; alors il a persisté et signé dans sa recherche de la vie. Est-ce que mon cœur est libre pour s’attacher au Christ ?

3. La persévérance et le courage de Bartimée prennent appui sur la capacité qu’a le Seigneur de se rendre accessible à tous ceux qui le cherchent. La foule ce jour-là, comme notre société actuelle, a voulu enfermer Jésus dans un système de toute-puissance en essayant de le rendre inaccessible au plus faible. Mais Jésus a transformé ce mur d’hostilité en tremplin d’évangélisation. La foule réticente devient l’instrument d’appel à la conversion et d’invitation au dialogue avec Jésus. Le mandat d’appeler les autres à la rencontre avec Dieu me concerne aussi.


4. Aujourd’hui encore, Jésus continue à se servir de la médiation humaine pour faire parvenir l’Évangile non seulement dans l’extension spatio-temporelle de la création, mais aussi dans les profondeurs des âmes et des cœurs. Le « Appelez-le » qu’il adresse au mur humain qui s’est établit entre Bartimée et lui veut tout simplement dire : Toi aussi va annoncer au monde que je m’intéresse personnellement à chaque personne. Mon évangile de salut est un appel à prendre la route de la conversion. Et moi, est-ce que j’ouvre un chemin vers Jésus ou suis-je un barrage, autant pour les autres que pour moi-même ?

Padre Paul, C.S.Sp.

Aumonerie Francophone Africaine de Turin

 

18 octobre : 29eme dimanche du temps ordinaire :

Comme les deux précédentes, la troisième annonce de la Passion (10,32-34) est suivie d’une scène d’incompréhension des disciples qui suscite un enseignement de Jésus. La demande de Jacques et de

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Jean montre qu’ils n’ont rien compris à la voie sur laquelle le Christ veut entraîner ses disciples. Il doit leur rappeler (38-39) qu’ils auront à partager la condition de leur maître.

v. 35 : « Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent : “Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande” ».

v. 36 : « Il leur dit : “Que voudriez-vous que je fasse pour vous ?” »

v. 37 : « Ils lui répondirent : “Accorde-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire ».

Jacques et Jean semblent rêver encore d’un règne messianique de caractère terrestre et politique, où l’on se partagerait les honneurs. L’expression « dans ta gloire » évoque l’image d’un règne céleste ou eschatologique (Mc 8,38 ; 13,26) ; mais il s’agit, de toutes façons, d’ambitions personnelles à satisfaire en s’associant le plus étroitement possible, sur les trônes de choix, au personnage glorieux de l’heure (cf. Mt 19,28 ; 25,31). Ils cherchent tout simplement les bonnes places, sans s’occuper des autres ! Une manière habile peut-être d’évincer Pierre ! Il n’y a rien pour le service (Mc 10,43-45), dans la demande des fils de Zébédée. Et cela au moment même où Jésus vient de leur annoncer en détail ses souffrances et sa mort !

Les deux fils de Zébédée étaient bien connus et vénérés dans l’Église primitive ; cette demande paraît déplacée ! Marc, avec sa franchise habituelle, n’a pas hésité à la rapporter telle quelle. Matthieu, probablement embarrassé, a trouvé un moyen élégant de raconter le fait, sans le mettre au compte des deux grands apôtres : c’est la maman de Jacques et de Jean qui demande à Jésus ce privilège pour ses deux fils (Mt 20,20-21) !

v. 38 : « Jésus leur dit : “Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, recevoir le baptême dans lequel je vais être plongé” ? »

Jésus met l’accent sur leur incompréhension ; il essaie de leur faire comprendre quel est le chemin pour accéder à la gloire : le sien ! Il emploie pour cela deux symboles : la coupe et le baptême.

La « coupe » : c’est l’image d’une chose difficile à avaler, d’une épreuve à endurer. Dans le langage biblique, la coupe peut être remplie de bonheur (Ps 16,5 ; 23,5 ; 116,13 ; Jr 16,7), mais aussi de malheur. Dieu verse une coupe remplie des souffrances méritées par Israël ou les peuples païens (Is 51,17-23 ; Jr 25,15-29 ; Ps 11,6 ; 75,9 ; Ez 23,32-34 ; Lam 4,21). Le contexte de Marc 10,38 renvoie plutôt au second sens. La mort de Jésus sera plusieurs fois désignée sous l’image de la coupe dans le Nouveau Testament (Mc 14,36 ; Jn 18,11), tout particulièrement à Gethsémani.

Le « baptême » : c’est l’image du “bain”, du plongeon avec le risque qu’il entraîne (Ps 32,6 ; 42,8 ; 69,2.16 ; 124,4 ; Jb 22,11). Pouvez-vous, avec moi, être ensevelis sous les eaux de cette noyade, c’est-à-dire, partager ma mort ? Le baptême dont Jésus sera baptisé évoque la Passion où il va être totalement immergé dans la souffrance. Paul écrira : « Nous tous, qui avons été baptisés en Jésus Christ, c’est dans la mort que nous avons été baptisés. Si, par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle… » (Rm 6,3-4). Les disciples devront être purifiés par le baptême de la souffrance (Lc 12,50), avant d’entrer dans la gloire (Mc 10,37) du Fils de l’homme.

v. 39 : « Ils lui disaient : “Nous le pouvons”. Il répond : “La coupe que je vais boire, vous y boirez ; et le baptême dans lequel je vais être plongé, vous le recevrez” ».

Cette annonce désigne-t-elle le martyre des deux frères ?

Jacques le Majeur, l’aîné, aura le privilège d’être le premier apôtre martyrisé. Il a été décapité par Hérode Agrippa à Jérusalem en l’an 44 (Ac 12,1-2). La tradition raconte que son corps a été transporté à Compostelle en Espagne. Il est fêté le 25 juillet.

Jean sera déporté dans l’île de Pathmos vers 94 sous Domitien (81-96) : c’est là qu’il aurait composé son Apocalypse. Libéré, en 96 il retourne à Éphèse et sera le dernier des Douze à mourir sous Trajan (98-117), à Éphèse en 101. Il est le seul à ne pas être mort martyr, bien qu’il soit fêté comme un martyr en raison des nombreuses persécutions qu’il eût à subir. La tradition raconte qu’il a été soumis à différents supplices. Plongé dans une cuve d’huile bouillante à Rome, il en sort rafraîchi. Défié par un prêtre païen de boire une coupe remplie de venin de serpent, il n’est pas empoisonné. Il est fêté le 27 décembre.

La prédiction de Jésus veut peut-être tout simplement dire qu’à l’heure de la Passion les deux frères, si proches de Jésus, partageront, d’une façon qui n’est pas précisée, l’épreuve terrible de leur Maître.

v. 40 : « Quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m’appartient pas de l’accorder, il y a ceux pour qui ces places sont préparées ».

Cette déclaration est tout à fait conforme à l’humilité de Jésus et à la façon dont il comprend son rôle, ainsi qu’il le précisera bientôt (v.45). Il ne s’attribue pas le pouvoir de distribuer les bonnes places : il laisse cela au Père. Dieu seul peut sauver l’homme (Mc 10,27). C’est lui qui conçoit et réalise le plan selon lequel Jésus et les siens entreront dans la gloire (Lc 24,26)

Quel contraste par rapport aux prétentions des fils de Zébédée, pourtant si proches de Jésus !

v. 41 : « Les dix autres avaient entendu, et ils s’indignaient contre Jacques et Jean ».

Qui ne ferait pas comme eux ! Mais s’ils s’indignent pour les deux belles places qui risquent de leur échapper, c’est qu’ils partagent la même ambition, le même état d’esprit, le même désir de domination ; ils montrent par-là, qu’eux non plus, n’ont pas compris le message de Jésus concernant sa Passion : Jésus Serviteur, donnant sa vie pour le salut du monde entier.

Il est grand temps de leur montrer à quel point la conception païenne du chef, qui est encore la leur en ce moment, diffère de la sienne

v. 42 : « Jésus les appelle et leur dit : “Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations païennes commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir” »

v. 43 : « Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur »

v. 44 : « Celui qui veut être le premier sera l’esclave de tous : »

v. 45 : « Car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude ».

La tentation est toujours grande pour les chrétiens d’adopter le comportement du commun des gens ou de l’homme livré à lui-même (cf. Mt 23,8). L’Évangile rappelle qu’il n’y a qu’une seule norme de comportement pour tous les chrétiens : c’est le Christ (v.45).

Alors que les hommes sont classés selon la grandeur de leur pouvoir, dans les royaumes terrestres (v.42), c’est la grandeur du service qui situe les gens dans le Royaume de Dieu, c’est-à-dire parmi les disciples de Jésus (v.43). Si bien que l’esclave de tous occupe le premier rang dans le Royaume (v.44 ; 10,31).

Jésus a fait sienne la condition d’esclave de tous en servant les petits : « Là où il passait, il faisait le bien » (Ac 10,38 ; cf. Jn 13,4-15 ; Lc 22,27). Le service pour Jésus va jusqu’à se faire esclave : c’est le paradoxe de la Croix, supplice des esclaves. Jésus va pratiquer en premier ce qu’il demande à ses disciples (v.45). Ce n’est pas seulement un exemple, c’est la raison d’être (« Car le Fils de l’homme… ») de l’humble service que Jésus demande à ceux de ses disciples qui seront chefs. L’autorité qu’ils détiennent est une participation à la seigneurie de Jésus Christ, qui est la seigneurie du Serviteur Souffrant du Livre d’Isaïe (cf. servir : Is 52,13 ; donner sa vie : Is 53,10 ; en rançon : Is 53,10 ; les multitudes : Is 53,10-11).

Jésus donnera sa vie à la place de tous les pécheurs du monde entier qui, sans cette rançon, n’auraient pu échapper à leur perte lors du jugement dernier. Nous faisons partie de ces heureux bénéficiaires. Sommes-nous assez reconnaissants ?

Ce serait une vraie révolution si on se mettait tous à « servir » comme Jésus !

le blog de gitanseneglise

 

11 octobre 2015  28 eme dimanche du temps ordinaire

Vends ce que tu as et suis-moi » (Mc 10, 17-27)

 

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Comme cela arrive souvent dans les évangiles, tout part d’une rencontre : celle de Jésus avec quelqu’un « qui avait de grands biens ». C’était une personne qui observait fidèlement tous les commandements de la loi de Dieu depuis sa jeunesse, mais qui n’avait pas encore trouvé le vrai bonheur ; et c’est la raison pour laquelle cet homme demande à Jésus comment faire pour « avoir en héritage la vie éternelle » (v.17). D’un côté, il est attiré, comme tout le monde, par la plénitude de la vie ; de l’autre, étant habitué à compter sur ses propres richesses, il pense que la vie éternelle aussi peut, d’une certaine façon, « s’acquérir », en observant peut-être un commandement particulier.

Jésus saisit le désir profond qui habite cette personne et, précise l’évangéliste, il fixe sur lui son regard plein d’amour, le regard de Dieu (cf. v.21). Mais Jésus comprend aussi quel est le point faible de cet homme : c’est précisément son attachement à tous ses biens ; et c’est pourquoi il lui propose de tout donner aux pauvres, pour que son trésor, et donc son cœur, ne soit plus sur la terre mais dans le ciel, et il ajoute « Viens, suis-moi » (v.22). Mais celui-ci, au lieu d’accueillir avec joie l’invitation de Jésus, s’en va tout triste (cf. v.23) parce qu’il ne parvient pas à se détacher de ses richesses, qui ne pourront jamais lui donner le bonheur .

 

article tiré du site "jardinierdeDieu.com"

 

 

image_thumb image_thumb  4 octobre 2015 : 27ieme dimanche du temps ordinaire

 

Mc 10,2-12  JÉSUS PREND POSITION SUR LE MARIAGE

( voir aussi Matthieu 19,3-12  et  Luc 16,18 )

article tiré de gitanseneglise.over-blog.org

 

« Des pharisiens abordèrent Jésus et pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : “Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ?” »

Marc mentionne clairement l’intention hostile des interlocuteurs de Jésus. La question touchant le divorce est posée nettement ; elle fait abstraction des discussions d’écoles qui divisaient le monde juif . Certains étaient plus rigoristes et estimaient qu’un homme ne pouvait divorcer qu’en cas de faute grave de sa femme. D’autres étaient plus laxistes.

 « Jésus dit : “Que vous a prescrit Moïse ? »

 « Ils lui répondirent : “Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation” »

Les pharisiens viennent de poser à Jésus une question de droit ; Jésus les renvoie tout naturellement au législateur par excellence, Moïse !

Les pharisiens citent la prescription de Dt 24,1-3 qui permettait au Juif de renvoyer son épouse après lui avoir remis un acte de répudiation, en simplifiant d’ailleurs la visée du texte.

En fait le sens premier de ce texte, dès l’origine, était qu’un mari ne pouvait reprendre sa femme s’il lui avait remis un acte de répudiation, et si elle avait appartenu à un autre, même si ce dernier s’était aussi détourné d’elle. On voulait ainsi montrer le sérieux de l’engagement et protéger la femme des humeurs versatiles de l’homme.

« Jésus répliqua : “C’est en raison de votre endurcissement qu’il a formulé cette loi” ».

« Mais, au commencement de la création, il les fit homme et femme ».

 

 Jésus établit ici une distinction extrêmement importante : la Loi du Deutéronome n’est pas un « commandement », mais une permission concédée par Moïse de mauvaise grâce parce qu’il n’y avait pas moyen de faire autrement, « à cause de la dureté de votre cœur » ! Mais cette “dispense accidentelle” n’abolit pas la loi fondamentale du couple, qui subsiste.

Jésus invite ses interlocuteurs à dépasser Moïse qui a bien dû trouver des arrangements, à son époque, pour gouverner ce peuple à la nuque raide ! Il voit plus profond. Il invite à regarder le couple humain avec les yeux mêmes de Dieu.

La loi fondamentale du couple est à chercher à ce niveau-là : la complémentarité des sexes est une « création », une « volonté » de Dieu, inscrite dans la nature profonde de l’homme et de la femme, depuis leur origine. Jésus s’appuie sur le chapitre 1 de la Genèse (1,27).

« À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère »

 « Il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils ne font qu’un ».

 « Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ».

Jésus cite à nouveau la Genèse (2,24). C’est tout d’abord la véhémence de l’instinct qui pousse un sexe vers l’autre : « s’attacher » à l’autre, pour réaliser l’autonomie du couple : « quitter son père et sa mère », dans l’unité : « ne faire qu’un » avec l’autre. Rompre avec le passé pour fonder une autre famille. Ces formules très fortes indiquent déjà, semble-t-il, que l’indissolubilité est le vœu le plus profond de l’amour. Il y a quelque chose de naturel à faire rimer « amour » avec « toujours » !

 

       D

MARI

     FEMME

       U

Pourtant Jésus va beaucoup plus loin encore : la seule volonté des époux ne suffit pas à expliquer le vœu de fidélité et d’indissolubilité qui s’inscrit au cœur même de l’amour. Dieu y est aussi, partie prenante. Il n’y a pas seulement « deux » volontés d’engagées, mais « trois » : les époux ne sont pas seulement engagés l’un par rapport à l’autre, par une sorte de contrat à deux qu’on pourrait rompre d’un commun accord… Il y a aussi une « volonté de Dieu », un engagement devant Lui.

Aucun homme, fût-il Moïse, ne peut rompre cette unité foncière du couple.

Dieu intervient, avec tout son absolu, pour solidifier l’amour !

« Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »

               

 

                Jésus n’entend pas donner des règles de droit, mais un idéal de vie. « Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5,48). L’Église accueille cet appel à la perfection et l’adapte à des circonstances diverses (cf. Mt 19,9 : union illégitime ; 1 Co 7,15 : conjoint non croyant). Cette adaptation des paroles de Jésus à des contextes nouveaux est une tâche difficile. Jésus accueille toutes les personnes, quelles que soient leurs conditions de vie, mais il appelle chacun à se dépasser…

                Jésus propose aux couples un idéal de vie, une unité à l’image même de l’amour qui est en Dieu. Sa grâce est là pour les aider. Si l’unité se brise, il faut chercher très vite la réconciliation. « Que le soleil ne se couche pas sur votre colère » (Ep 4,26).

Acceptons nos limites humaines et cheminons humblement sous le regard du Père.

 

20 septembre 2015    25ÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

 

Lavement-des-pieds « S'étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous ». Par ces paroles Jésus condamne-t-il par hasard le désir d’exceller, de faire de grandes choses dans la vie, de donner le meilleur de soi-même, et privilégie-t-il au contraire l’apathie, un esprit de renoncement, la paresse ? 

 « Si quelqu’un veut être le premier… ». Il est donc possible de vouloir être le premier, ce n’est pas interdit, ce n’est pas un péché. Jésus non seulement n’interdit pas, par ces paroles, le désir de vouloir être le premier, mais il l’encourage. Il révèle seulement une manière nouvelle et différente pour y parvenir: non pas au détriment des autres, mais en faveur des autres. Il ajoute en effet : « …qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous ».


Mais quels sont les fruits de l’une et l’autre manière d’être le premier ? La volonté de puissance conduit à une situation dans laquelle l’un domine et les autres servent ; l’un est rendu « heureux » (s’il peut exister un bonheur en cela), les autres malheureux ; un seul en sort vainqueur, tous les autres vaincus ; l’un domine, les autres sont dominés.

 « D’où viennent les guerres ? » Jésus nous donne la réponse dans l’Evangile : du désir de dominer ! La domination d’un peuple sur un autre, d’une race sur l’autre, d’un parti sur les autres, d’un sexe sur l’autre, d’une religion sur l’autre…

Dans le service en revanche, tous bénéficient de la grandeur de l’un. Celui qui est grand dans le service, est lui-même grand et rend les autres grands ; au lieu de s’élever au-dessus des autres, il élève les autres avec lui.

 

 

6 septembre  2015  : 23 ième dimanche du temps ordinaire

 

 

Un des principes de base de la lecture de la Bible c’est qu’elle est écrite pour nous, pour chacun de nous. Cet Abraham que Dieu béni, c’est nous. Ce peuple que Dieu libère de l’esclavage, c’est nous. Ce prophète que Dieu appelle, c’est chacun de nous.

Dans le texte de l'Évangile que nous lisons aujourd’hui, nous sourd sourd  voyons Jésus guérir un sourd-muet. C’est également pour nous que ce texte est écrit. Ce sourd muet, dans un certain sens, c’est nous-mêmes, et ce Jésus qui l’aide à guérir, ça peut également être nous, à notre mesure.

En première lecture, il n’est pas facile de comprendre la logique de ce que Jésus fait ici. Mais il suffit de regarder d’un peu plus près ce que chaque détail veut dire pour comprendre quelle guérison nous pouvons recevoir ce matin de Dieu et peut-être un peu aussi comment aider d’autres personnes à avancer.

 

30 aout 2015    22ème dimanche du Temps Ordinaire

evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 7,1-8.14-15.21-23.

Les pharisiens et quelques scribes étaient venus de Jérusalem. Ils se réunissent autour de Jésus, et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c'est-à-dire non lavées. -Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, fidèles à la tradition des anciens ; et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s'être aspergés d'eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d'autres pratiques : lavage de coupes, de cruches et de plats. -Alors les pharisiens et les scribes demandent à Jésus : « disciples ne suivent-ils pas la tradition  des anciens ? Ils prennent leurs repas sans s'être lavé les mains. » Jésus leur répond : « Isaïe a fait une bonne prophétie sur vous, hypocrites, dans ce passage de l'Écriture : Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. Il est inutile, le culte qu'ils me rendent ; les doctrines qu'ils enseignent ne sont que des préceptes humains. Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes. » Il appela de nouveau la foule et lui dit : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l'homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui rend l'homme impur. » Car c'est du dedans, du cœur de l'homme, que sortent les pensées perverses : inconduite, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l'homme impur. »

 

Sans toi que pouvons-nous faire ?

 

« Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? » Une question ...qui cherche à mettre le trouble entre les disciples et leur maître, une question qui attaque Jésus. Nous pouvons certes laisser retentir cette question dans sa charge agressive… Et puis nous pouvons surtout entrer dans ce qu’elle dit comme manière de se représenter le monde… Quelle est la promesse de la vie qu’elle propose ? Est-elle cette vie, notre vie juste là pour reprendre le chemin tracé par les anciens. Si c’est bien cela de fait alors je ne puis que vouloir que moi et tous les autres suivent le même chemin. Je me rends hostile aux autres et à moi-même, incapable de les recevoir, de les accueillir, de m’accueillir moi-même. C’est une vie d’automate que je cherche, être conforme, conforme à quoi, à la tradition des anciens. Mais eux-mêmes lorsqu’ils inventaient ce qui est devenu cette tradition, ils ne faisaient qu’inventer leur propre vie, leur propre manière de faire… Est-ce que je ne fais pas complètement fausse route, en posant une question comme celle-là… Comment Jésus répond-il ?

« Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi ». Jésus répond mais il répond en citant les Ecritures, un prophète, le prophète Isaïe… Il se rapporte à la Tradition mais en indiquant par là, qu’elle est vivante, en débat, en contradiction, en renvoi pour chacun vers son propre questionnement. Il montre l’enjeu en toute vie, se laisser être par l’extérieur ou laisser prendre forme l’appel intérieur, laisser parler son cœur…

L’homme est capacité d’ouverture ou il n’est pas lui-même...

 

 « C'est du dedans, du cœur de l'homme… » Voilà pour chacun de nous la bonne nouvelle véritable, chacun de nous où qu’il se trouve dans l’histoire peut aller vers le Seigneur, en se reconnaissant pour ce qu’il est : un pécheur en quête du pardon, en quête d’une nouveauté qui rendra possible le changement de son cœur. Et nous chrétiens, nous croyons que le Seigneur Jésus est cette nouveauté pour tous les hommes, qu’il peut changer notre cœur, nous rendre capables d’aimer. La rencontre avec Jésus, le cœur à cœur avec Lui… Pourquoi ? Parce qu’Il entre en parfaite solidarité avec nous, parce qu’il accueille tout le monde, parce qu’il se donne complètement… Nous pouvons le croire en prenant le temps de le contempler sur la Croix, en considérant ce qu’Il a fait pour nous, pour moi, renaît alors en moi la filiation…

père Jean-Luc

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23 aout  : 21 ième dimanche du temps ordinaire

 

La Parole de Dieu est un moyen de se connaitre, de connaitre la vie et ses réalités, de connaitre Dieu et ce qu'Il veut.

La Parole de Dieul est Esprit et Vie (éternelle) et agit en nous.

Chaque foi

parole de dieu parole de dieu  

s qu'elle sera énoncée, il y aura toujours un appel à La croire; c'est le moyen que Dieu a choisi pour se faire entendre et connaitre.

Tu as les paroles de la VIE

"Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle." Jn 6, 68

 

la Parole de Dieu m'aide à tenir dans la foi en ce sens qu'elle me nourrit de foi ...

La Vie éternelle, c'est qu'ils Te connaissent

"Or la vie éternelle c'est qu'ils te connaissent toi le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé Jésus-Christ." Jean 17.3

 

16 août : 20ème dimanche du temps ordinaire

Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui, dit le Seigneur.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

 

En ce temps-lle corps et le sang du Christ à,
Jésus disait à la foule :
    « Moi, je suis le pain vivant,
qui est descendu du ciel : 
si quelqu’un mange de ce pain, 
il vivra éternellement. 
Le pain que je donnerai, c’est ma chair, 
donnée pour la vie du monde. »
    Les Juifs se querellaient entre eux : 
« Comment celui-là 
peut-il nous donner sa chair à manger ? » 
    Jésus leur dit alors : 
« Amen, amen, je vous le dis : 
si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, 
et si vous ne buvez pas son sang, 
vous n’avez pas la vie en vous. 
    Celui qui mange ma chair et boit mon sang 
a la vie éternelle ; 
et moi, je le ressusciterai au dernier jour. 
    En effet, ma chair est la vraie nourriture, 
et mon sang est la vraie boisson. 
    Celui qui mange ma chair et boit mon sang 
demeure en moi, 
et moi, je demeure en lui. 
    De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, 
et que moi je vis par le Père, 
de même celui qui me mange, 
lui aussi vivra par moi. 
    Tel est le pain qui est descendu du ciel : 
il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. 
Eux, ils sont morts ; 
celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

 

 

Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel:

si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement»

 

  «Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel» (Jn 6,51). Ce discours sur le pain de Vie a une structure, très bien pensée et remplie d'enseignements enrichissants.

Quel bonheur si tous les chrétiens connaissaient bien les saintes écritures! Nous nous retrouverions face à face au mystère de Dieu, telle une vraie nourriture pour nos âmes, qui sont souvent endormies et affamées d'éternité. Elle est magnifique cette parole vivante, la seule écriture capable de changer les cœurs.

Jésus, qui est le chemin, la vérité et la vie, nous parle pour nous dire qu'il est le pain de vie. Et le pain, comme nous le savons bien, est fait pour être mangé. Mais afin de le manger, nous devons avoir faim. Comment pouvons nous comprendre le sens d'être chrétien si nous avons perdu la faim de Dieu? Faim de le connaître, faim de le traiter en ami, faim de le faire connaître à ceux qui ne le connaissent pas encore, faim de le partager, comme on partage le pain a table. Quelle belle image de voir un père de famille a la tête de la table coupant un bon pain, obtenu par son travail et de le donner à ses enfants! Dans l'Eucharistie, c'est Jésus lui-meme qui se donne comme pain de vie, qui se donne en partage et avec une générosité telle que nous sommes saisis d'émoi.

Pain de vie… mais, de quelle vie? Il est clair que ce pain là, ne va pas prolonger notre existence sur terre, mais il est clair également qu'il changera la qualité et la profondeur de chaque instant de notre vie. Posons-nous cette question: -Et moi, quelle est la vie que je souhaite vivre? Et comparons notre réponse à la vie que nous menons aujourd'hui. Est-ce que c'est ce que nous aurions souhaité? Ne croyons-nous pas que nous pourrions élargir encore plus nos horizons?

 

La vie du Christ dans l'Eucharistie est encore plus vaste de ce que toi et moi pouvons imaginer, elle est plus remplie, plus belle, et elle attend que nous la mangions, elle attend à la porte de notre cœur, patiente et ardente comme seul celui qui sait aimer peut le faire.

 

Abbé Antoni CAROL i Hostench (site evangeli.net)
(Sant Cugat del Vallès, Barcelona, Espagne)