Sainte Joséphine Bakhita
Un chemin qui mène de l'esclavage à la liberté et à la sainteté.
A Notre Dame Saint-Baptiste de Langelais en Touraine on vénère Bakhita, une religieuse née au Darfour en 1869 et qui a été canonisée en 2000 par Saint Jean Paul II.
Bakhita c'est la sainteté, c'est l'amour sans limite. C'est aussi l'histoire d'une petite fille devenue esclave à l'âge de 7 ans et qui le demeurera une grande partie de son existence.
Pour mieux la connaître rien de plus simple que d'entamer la lecture du livre que lui consacre la romancière Véronique Olmi.
Une histoire bouleversante et réelle qui nous enmène au sud du Soudan à la fin du siècle dernier.
Bakhita « la chanceuse » c'est le nom qu'on lui donnera, vit avec ses parents, ses 3 frères et ses 4 soeurs dans le petit village d'Olgossa. Un jour des négriers musulmans font irruption dans celui-ci, incendient les maisons et prennent garçons et filles pour les enmener sur le marché aux esclaves. A cette époque toute l'économie du Soudan repose sur l'esclavage.
Bien qu'ayant échappé miraculeusement à cette razzia, Bakhita tombe peu de temps après entre les mains de voisins peu scrupuleux qui l'enlèvent et la vendent. Jusqu'à son adolescence elle connaîtra 5 maîtres. Le dernier c'est le consul italien à Khartoum. Il l'enmène en Italie et la donne en cadeau à une amie.
Après bien des péripéties Bakhita est placée chez des religieuses puis affranchie après un procès retentissant à Venise. Queques années plus tard elle demande à entrer dans les ordres pour s'occuper des plus pauvres.
Je laisse le lecteur découvrir à quel point le racisme va poursuivre Bakhita toute sa vie. La question que l'on peut se poser c'est de comprendre comment elle a fait pour rester elle-même face à un déferlement de violences au quotidien. Elle aurait pu devenir indifférente à la vie ou folle.
N'étant pas une rebelle, elle s'est mise au service des autres et particulièrement des pauvres. Elle s'est ressourcée à son amour premier : celui que lui a donné sa mère. Elle s'est toujours tournée vers l'avenir.
En résumé, un livre qui ne peut nous laisser indifférent à l'heure où aujourd'hui on apprend que des migrants sont vendus en Lybie par des passeurs.
Une histoire qui nous parle, nous interroge et nous conduit de l'esclavage à la liberté, de la liberté à la sainteté.
Béatifiée le 17 mai 1992
elle a été canonisée par Jean-Paul II
le 1er octobre 2000
Sainte Joséphine Bakhita est fêtée le 08 février
« La Sainte Vierge m'a protégée, même quand je ne la connaissais pas. Même au fond du découragement et de la tristesse, quand j'étais esclave, je n'ai jamais désespéré, parce que je sentais en moi une force mystérieuse qui me soutenait. Je n'en suis pas morte, parce que le Bon Dieu m'avait destinée à des « choses meilleures ». Et je connus finalement ce Dieu que je sentais dans mon coeur depuis que j'étais petite, sans savoir qui c'était ». Sainte Joséphine Bakhita
Christian Houdart