Je suis juif de la part d'un mulsuman
Point de vue d'un curé de paroisse
Les événements de la semaine passée nous ont choqués, bouleversés, voire révoltés. Assassiner une partie de l’équipe de rédaction d’un journal, abattre trois policiers dont une femme, tuer quatre otages juifs, cela bien sûr dépasse l’entendement humain. Il n’y a que des fous qui peuvent accomplir de tels actes. La France a été blessée au cœur. L’ampleur des manifestions en témoigne. C’est la liberté d’expression et d’opinion, c’est le vivre ensemble qui sont gravement mis en danger. Bien sûr nous conservons notre libre arbitre. Nous pouvons tout à fait ne pas adhérer à la ligne éditoriale d’un journal, et dire parfois avec force notre total désaccord avec tel dessin ou tel article. Mais nous n’avons aucun droit de vie ou de mort sur aucun être humain.
Devant le magasin juif, beaucoup de fleurs et de témoignages ont été déposés. Parmi eux, un certain nombre de musulmans ont exprimés leur solidarité et leur désapprobation devant les actes accomplis ; sur un des bouquets, il était écrit, « je suis juif, de la part d’un musulman, reposez en paix » En effet, il ne s’agit pas de faire de l’antisémitisme ou de stigmatiser nos frères musulmans, qui dans leur immense majorité rejettent de tels actes. Ce monde marche à l’envers, c’est notre mission de chrétien avec les hommes et les femmes de bonne volonté de tout faire pour le remettre à l'endroit.
Le Président du conseil italien, Mattéo Renzi, un chrétien, a écrit « ce qui est important c’est l’Europe des frères ». Dans le défilé à Paris, une banderole proclamait « Chrétien, juif, musulman, athée, nous sommes l’humanité ». Une femme avec beaucoup d’amertume constatait que la haine se propage plus rapidement que l’amour, heureusement une autre femme lui répondait « L’amour est plus fort que la haine » Martin Luther King, assassiné parce qu’il proclamait la dignité de tout être humain quelque soit sa race ou sa couleur de peau, écrivait « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir comme des idiots ». Abbé Jean Marie Loxhay, curé de la paroisse Sainte Claire en héninois