Oublis

Comment ne pas laisser nos ténèbres nous parler!

 

le desordre le desordre  Maintenant je me morfonds.Tout semble basculer. Le vertige. Presque la mort. On n'annonce rien de bon pour la planète. A cause des dégâts causés par l'homme. Le suicide assuré, réussi. La déprime.

Et toutes ces questions en suspens, suspendues. L'autre, là, qui a tout reçu, et moi je n"ai rien. C'est à moi que cela devait revenir, pourtant. La jalousie.

Et ces insultes que j'ai dû subir. J'aurais dû répliquer ça, c'était si facile. Pourquoi ne pas y avoir pensé au moment où il en était encore temps ? Maintenant c'est trop tard, mais j'y suis encore, en imagination. Le regret, le remords.

Bien d'autres pensées nous assaillent. Animées par l'orgueil ou l'égoisme. Ou la peur de l'autre. La peur du partage. Quelle ineptie, ça, la peur de partager, d'accueillir l'autre.

Nous pouvons passer ainsi en revue tous nos travers, nos péchés.

Simplement notre manque d'audace, parfois. La peur du vide, de l'inconnu. Alors on reste là, dans l'ennui, tout est pareil parce que j'ai peur du changeml'humilite l'humilite  ent. Alors je m'ennuie, je ne suis pas encore satisfait.

Dans toutes ces situations, et bien d'autres, il me vient souvent l'idée d'appeler au secours notre Seigneur. Vite Seigneur, viens à mon aide, toi qui me connais bien mieux que moi.

Et j'ai l'impression qu'il me répond, et me répondra toujours la même chose : si c'est passé, si tu n'y peux plus rien, oublie. C'est tout, oublie. Je n'ai que ça à te dire, mon fils, et je te répondrai toujours ça : oublie. Ne laisse pas s'immiscer en toi ton imagination – l'évocation du passé, c'est de l'imagination. Elle te veut du mal, elle est le Diable en personne.

Si cela a trait à la peur de l'avenir, il me répond toujours : c'est l'avenir. N'y pense pas encore. N'y pense plus. Oublie.

Si c'est la jalousie, ou le sentiment d'avoir été humilié, la réponse est  :« ta place elle est là, maintenant au moins.Tu as moins, tu es moins que l'autre. Réalise cela, prends-en conscience. Voilà c'est fait. Et alors ? Moi ton Dieu, je te demande ce temps d'humilité, d'humiliation – là c'est la même chose ».

Fais silence en toi. Oublie-toi toi-même.

« Jésus lumière de mon coeur, ne laisse pas mes propres ténèbres me parler. J'ai dérivé vers les choses d'ici-bas, et je suis devenu obscurité. Mais de là, tempete tempete  même de là, je t'ai profondément aimée. (...) J'ai mal vécu de moi, en toi je reprends vie. Parle-moi, instruis-moi » (St Augustin, les confessions, livre XIIème, ch.10)

Un jour je me suis senti profondément humilié par une personne qui ne m'a pas compris. Pendant des heures j'ai ruminé, ruminé. Je revivais la scène, les paroles, les gestes. Sans pouvoir décrocher. Et soudain le silence s'est fait, un très court instant. Me sont venus alors ces seuls mots : « Parle-moi, instruis moi ». Sans rien autour.

Immédiatement la paix s'est installée en moi.

J'ai demandé à Dieu de me parler, de m'instruire – en fait c'est lui qui demandait pour moi, je crois. Et ça a suffi ; il ne m'a rien dit, il ne m'a rien appris.

Mais le seul fait de lui faire cette demande m'a rassuré. Il prenait ma place, celle qui lui revenait, tout en gardant le silence. C'est lui qui prenait les rênes. Je n'étais plus là.

Il a réponse à tout. Même s'il ne dit rien.les arbres les arbres  

Et même si on ne lui demande rien.

 

 

 

 

 

 

Jérôme van Langermeersch