Le carême, pour transformer notre coeur
Un mot du pere Tomasz Mikulak SChr, paroisse Saint Joseph en Haute Deule et communauté Polonaise
pere Tomasz Mikulak SChr
Chaque année, en recevant la cendre sur nos têtes, nous exprimons la disponibilité à transformer notre vie, à suivre le chemin de la conversion. «Convertissez-vous et croyez à l’Évangile» (cf. Mc 1,15), ces paroles qui sont les premières prononcée par Jésus lors du début de son activité publique, et qui sont prononcées lors de l’imposition de la cendre, rappellent la nécessité de ce changement: qu’il faut faire ce qui est possible pour rendre notre vie meilleure, pour rendre témoignage de notre appartenance à la communauté des disciples du Christ… Les autres paroles, «Souviens-toi que tu es poussière, et que tu retourneras en poussière» (cf. Gn 3,19) soulignent le découlement et la courte durée de notre vie sur la terre: qu’il faut prendre à cœur les indications qui concernent notre vie et notre comportement de saint Paul du septième chapitre de sa première lettre aux Corinthiens (cf. 1 Cor 7,29-31).
Ce temps de Carême nous est donné pour transformer nos cœurs… c’est un temps de la rencontre avec le Père Miséricordieux, c’est un temps du retour vers Dieu. C’est un temps d’épreuve de la Miséricorde Divine Infinie… En faisant un tour sur les Évangiles que nous méditons durant le Carême, nous pouvons décrire cette période sacrée…
Le temps de Carême, c’est un temps où nous allons dans le désert. C’est un temps où nous apprenons comment triompher face aux tentations… (cf. Mt 4,1-11; Lc 4,1-13)
Le temps de Carême, c’est un temps où nous montons sur une haute montagne. C’est un temps de la rencontre avec le Christ Transfiguré et c’est un temps pour comtempler ce Visage Transfiguré… C’est un temps où nous pouvons être râvis de ce Visage pour briller de son éclat dans tous les lieux où nous travaillons, étudions, habitons ou reposons… (cf. Mt 17,1-9; Mc 9,2-10; Lc 9,28b-36)
Le temps de Carême, c’est un temps où nous avons l’occasion de rencontrer le Seigneur qui nous offre l’eau vive (cf. Jn 4,5-42); qui ouvre les yeux de notre âme pour que nous soyons capables de voir pour apercevoir; qui ouvre nos oreilles pour que nous soyons capables d’écouter pour entendre (cf. Jn 9,1-41); et qui nous fait remonter des tombeaux de nos péchés et de nos égoïsmes pour que nous soyons capables d’aimer vraiment
(cf. Ez 37,12; Jn 11,1-45);
Prenons à cœur l’invitation à la conversion que nous entendons dès le début du temps de Carême: «Maintenant – oracle du Seigneur – revenez à moi de tout votre cœur…» (Jl 2,12) parce c’est «le moment favorable», c’est «le jour du salut.» (cf. 2 Cor 6,2b). N’oublions pas de jeûner, de prier et de faire l’aumône qui sont un remède contre les désirs impurs du corps, des yeux et contre l’orgueil, en rappelant en même temps ce que Jésus nous disait sur ce sujet: «Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.» (Mt 6,1)
C’est pourquoi, permettons de nous conduire par l’Esprit Saint afin que ce Carême fructifie en nous, que ce Carême nous aide à écouter, à voir et à aimer pour grandir ensemble. Que l’Esprit Saint nous éclaire avec sa force et nous accorde ses dons. Qu’Il fasse pour que ce pèlerinage du Carême nous permette de vivre profondément le mystère de la Pâque du Seigneur! Que les Fêtes Pascales deviennent aussi les Fêtes de notre résurrection pour vivre dans la liberté et la dignité des enfants de Dieu!
« Convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle »
Jean Marie Loxhay, doyen de Henin Carvin
Ce sont ces paroles évangéliques que dit le célébrant lorsqu’il impose les cendres en ce mercredi des cendres (1 mars).
Quarante jours qui vont nous mener à la passion et la résurrection du Seigneur.
Quarante jours, chiffre symbolique qui évoque les quarante ans de la longue marche entreprise par le peuple juif lors de sa sortie d’Egypte, pour arriver à la terre promise.
Sur ce chemin, laissons retentir en nos cœurs la parole de Yahvé adressée à son prophète
« Revenez à moi de tout votre cœur »
ou encore la parole de l’apôtre Paul
« Laissez-vous réconcilier avec le Christ ».
Ce chemin est rempli d’espérance, de joie et de confiance. Car nous proclamons dans la foi que le Christ a donné sa vie pour l’humanité.
Le carême est le temps favorable pour nous retourner vers Dieu, c’est le sens du mot conversion
.Dans nos vies quotidiennes, le Seigneur n’est pas au cœur de nos existences, nous connaissons toutes nos fragilités humaines. Pour rentrer dans cette dynamique de conversion, il faut comme nous aimons le chanter « changez vos cœurs, croyez à la bonne nouvelle ».
Pour nous aider l’Eglise nous propose des moyens simples:
L’aumône, c’est vivre la charité au quotidien, un appel à partager avec les plus pauvres et ainsi ressembler à Dieu dans son amour pour les pauvres,
La prière qui nous permet de vivre uni au Christ
« sans moi vous ne pouvez rien faire »
et lui présenter le monde avec ses joies et ses peines,
Le jeune, une invitation à nous désencombrer de toutes ces choses qui envahissent notre vie et nous empêchent d’aller à l’essentiel.
Aumône, prière et jeune nous permettent de nous décentrer de nous-mêmes, de nous ouvrir à Dieu et de nous ouvrir aux autres.
Le carême est le temps de l’ouverture, de la générosité, de l’accueil, de la réconciliation.
En ces dimanches de carême, laissons retentir en nos cœurs la Parole de Dieu, vivre plus intensément l’Eucharistie. Ainsi le cœur purifié et transformé, nous marchons vers la lumière de Pâques, où nous chanterons les merveilles de ce Dieu qui en son Fils nous redit son amour inlassable pour l’humanité.