La paroisse : quelle(s) réalité(s)
la paroisse, signe visible d'une Eglise et donc un point de ralliement.
Quand on parle de paroisse on évoque simultanément le terme de clocher et on en vient rapidement à parler de querelles de clocher.
Plutôt que d'opposer paroisse et clocher j'ai cherché ce qui pouvait les rassembler. Aussi ne me suis-je pas limité à considérer des unités territoriales mais, au contraire, je me suis appuyé sur les fondements d'une communauté chrétienne. Pour ce faire j'ai pris comme référence un texte paru dans le livre « Oser croire Oser vivre » du Cardinal Jean-Marie Lustiger dont un volet traite "des tâches d'une paroisse dans les années à venir".
La paroisse est une idée fort ancienne et elle est liée à toute l'histoire chrétienne. Elle trouve son assise dans les canons du concile romain de Latran IV en 1215.
Pourtant pour les générations d'aujourd'hui cette entité représente souvent quelque chose d'appesenti voire d'indescriptible dans la mesure où elles vivent le plus souvent éloignées de l'Eglise.
Alors que faire pour que la paroisse et par répercussion le clocher soit susceptible de rayonner avec le plus d'intensité ? En cherchant à connaître et à répondre aux aspirations et aux besoins religieux des gens ou à nous interroger sur ce que Dieu nous demande ?
Si nous optons pour la première idée nous considérons que la paroisse ou le clocher doit être un équipement comme le sont dans nos villes une école, une piscine, un stade et ainsi être à la disposition de qui veut bien s'en servir.
Si au contraire nous pensons que la paroisse ou le clocher existe à travers la communauté chrétienne qui accomplit ce que Dieu nous demande de faire, à nous qui avons eu la grâce d'être baptisés, alors la perspective est tout autre
La plupart du temps quand nous entrons dans l'église nous sommes divers, bien souvent inconnus les uns aux autres. On choisit la messe qui nous avantage, soit en raison de l'horaire, du lieu, des chants, du prêtre, ... . En fait, inconsciemment, nous nous comportons comme des usagers d'un service.
Heureusement ce qui peut nous aider à renverser la tendance c'est avant tout comme le souligne le Cardinal Lustiger : c'est la célébration eucharistique, c'est la messe. C'est elle qui nous donne la possibilité d'exister comme Eglise. Elle vient nous chercher les uns les autres pour nous rassembler en un Corps : celui du Christ.
A nous d'accepter d'être ainsi rassemblés par L'Esprit. Pour cela essayons de changer notre mode de pensée. D'habitude nous considérons qu'il faudrait d'abord nous connaître, d'abord essayer d'entrer en sympathie avec les autres et au terme célébrer l'Eucharistie.
Renversons la situation et soyons persuadés qu'il y a plus de proximité entre deux personn es qui un dimanche auront écouté la même Parole de Dieu, qui auront partagé le même pain changé au Corps du Christ, qu'entre deux amis qui auront passé une soirée à se faire des confidences.
Cette vision des choses supposera qu'ensemble nous réfléchissions, nous prions, afin d'entrer davantage dans le mystère de la foi. Elle nous permettra de dynamiser une communauté chrétienne qui pourra témoigner d'une église vivante à travers les missions qu'elle remplit.
J'ai bien conscience que résumée en ces quelques lignes la démarche ne va pas de soi. Elle n'est pas nouvelle quand on s'en réfère aux Evangiles. Elle m'interroge encore et c'est pour cela que je la porte à la réflexion.
« Que tous soient un, pour que le monde croie » (Jn 17,21) » demande Jésus au Père.
Christian Houdart