Tenir bon, quand plus rien ne va.

le point d'ancrage ne se trouve pas à l'extérieur mais bien à l'intérieur de nous.

 

En chaque pela barque et la vague la barque et la vague  rsonne se trouve une part cachée, inconnue des autres et aussi d'elle-même. A mon avis c'est assez sûr. Il y a peu de doute.

Chacun de nous devrait avoir fait l'expérience, parfois répétée répétée, qu'un autre se cache là, tout au fond, prêt à bondir à la moindre alerte.

Maintenant je suis en train de penser à mille choses, des souvenirs se rappellent à moi - alors que je n'en ai aucune envie, je ne leur ai rien demandé. Des histoires plus ou moins sordides, douloureuses, me reviennent - que j'aimerais bien chasser.

Et tout d'un coup, Dieu sait comment, ça s'arrête. Je passe à autre chose. Je reprends les rênes,  je redeviens le maître. Mais où est passé l'importun, le fourbe, celui qui espérait m'abattre ?

J'aime beaucoup le verbe anglais resume : cela n'a rien à voir avec « résumer ». Cela signfie « reprendre le territoire qu'on avait perdu ; reprendre confiance ». Le mot vient du latin resumerer, reprendre le combat, se ressaisir.

Souvent je me perds dans les dédales de mes pauvres envies - dominer, avoir raison, ne pas me laisser faire. Ou c'est un combat contre moi-même, ou contre le Diable qui vient s'immiscer, qui veut me tenter. Le vague à l'âme, la dépression, le découragement - souvent c'est Satan, tout ça. C'est lui l'ennemi à combattre.

Puis c'est le calme après la tempête. Le beau temps après la pluiela barque3 la barque3  .

Souvent j'ai envie de faire confiance, plus à ce que j'ignore, à ce qui est caché et mystérieux, qu'à ce qui s'étale au grand jour.

Depuis des décennies je sais qu'au fond de moi un être se terre, qui m'aime, prêt à me consoler et me rassurer. Je ne le connais pas, je ne le connaîtrai jamais et je n'en ai pas envie, en fait. Ce  que je sais, et j'en suis sûr, c'est qu'il existe bien, il est très vivant, il me parle, ou il reste en silence. C'est plutôt ce silence que je préfère. C'est plus reposant. Ainsi je n'ai pas à répondre, je n'ai pas à m'en faire. Je n'ai qu'à attendre, en sa compagnie, à l'ombre de ses ailes, entouré de ses bras - comme je ne le connais pas et qu'il ne dit rien, toutes les images sont possibles.

C'est en secret que nous pouvons au mieux aller à la rencontre de Dieu, au plus intime de nous-mêmes.

Et quand tout va mal, quand on a l'impression d'être dans une impasse, que ça ne finira jamais, il faut seulement prendre patience. Laisser passer l'orage.

 

Comme si nousla barque 1 la barque 1   étions sur une barque qui tangue, au milieu de la tempête. Normalement il y a un objet, solidaire de la barque, caché en-dessous : la quille. Invention géniale, sans doute très ancienne, la quille est ce qui permet au bateau de tenir l'équilibre, de ne pas chavirer. C'est sur elle qu'il repose, c'est en elle qu'il fait confiance - surtout lorsqu'il y a grand danger.

La quille ne se voit pas, elle n'a aucun panache - et pourtant sans elle c'est la noyade assurée. Je ne pense pas à elle, mais grâce à elle je tiens bon la barre, une autre pièce maîtresse qui me permet d'avancer et de garder le cap. Là il s'agit au contraire d'être très conscient, vigilant.

Actuellement je vais à la dérive. Mes réflexions m'envahissent, elles m'entraînent là où je ne voudrais pas aller. Vite, une planche de salut. N'importe quoi, qui soit à ma portée, une chose à laquelle m'agripper. J'ai le choix. Je me focalise sur un geste, une posture - je serre très fort mes mains, les doigts sont recroquevillés les uns dans les autres. Je suis en train de mettre mes chaussures, je serre mes lacets. J'enfile un pull. Que sais-je.

Je tiens bon la barre, fermement, je m'y accroche de toutes mes forces.

Ou alors je me fixe sur une chose extérieure - je m'y fixe vraiment, je n'en démords pas : le vent dans les arbres, un avion dans le ciel, la pluie qui tombe. Ces enfants, là, en train de jouer, de danser. Ils n'en font qu'à leur tête. Ils se moquent du monde.

Si je m'en tiens à ça, très fort, à un détail n'importe lequel, je peux me sauver d'un désastre - provisoirement, bien sûr. Le mauvais temps reviendra, je le sais.

Mais là j'ai été le plus fort, j'ai souqué ferme dans la bourrasque.

 

Et toute ces bougie main bougie main  petites expériences mises bout à bout, remémorées, ou nouvelles, me rendent plus fort face à l'adversité. Face au démon.

Alors j'y crois.

Puis j'en suis sûr.

 

 

 

Jérôme van Langermeersch