Avoir la foi, perdre la foi

La foi est une histoire ; une histoire tournée vers l'avenir.

Iris Scott Iris Scott  Combien de fois ai-je entendu au cours d'une conversation des personnes qui s'exprimaient ainsi « Je suis croyant et j'ai la foi » ou alors « J'ai perdu la foi à  à la suite du décès brutal de ... »

Avoir, perdre la foi revient-il à dire qu'on l'acquiert ou qu'on la perd comme on le fait pour un objet ? Ou alors l'utilisation de ces deux verbes est-elle inadéquate pour exprimer une réalité toute personnelle ?

 

Pour essayer d'apporter un élément de réponse à cette question, je me suis tourné vers Abraham « le père d'une multitude » pour rechercher comment la foi lui était venue et comment elle l'animait.

 

le violon le violon  Si je me réfère à la Bible en Genèse 12, il est écrit que c'est Dieu qui appelle Abram à quitter son pays et que dans le même temps il le bénit : « Sois en bénédiction ».  Abram part comme le Seigneur lui a dit. La réponse à cet appel témoigne de la confiance qu'Abraham fait à Dieu. Il sait que cet ordre est donné pour son bonheur et sa libération. Sa foi apparaît ici comme une adhérence au projet de Dieu. Abram lui est accordé comme un bon instrument qui sonne juste.

Abram se met en marche. Il pose un acte qui va peu à peu être suivi d'autres. Mais bien sûr le chemin qu'il va parcourir pendant des années va parfois être sinueux, escarpé, semé d'embûches.

Aussi va-tvan gogh nuit etoilee van gogh nuit etoilee  -il chercher à comprendre la traduction en acte de la bénédiction de Dieu et ainsi entamer un dialogue avec lui. Au chapitre15 de la Genèse il interroge Dieu « Voici que tu ne m'as pas donné de descendance. » Le Seigneur lui répond « Contemple donc le ciel, compte les étoiles si tu peux les compter. » Puis il  lui dit : « Telle sera ta descendance. » Abram croit le Seigneur et cela lui est donné comme justice.

 

La foi d'Abraham comme notre propre foi n'est pas une vertu qui s'acquiert et cela une fois pour toute. C'est bien plus une relation que l'on accepte avec Dieu et qui devient de plus en plus intime au fur et à mesure que  nous allons répondre aux appels de Dieu.

 

Mais parfois suite à une déception, face à une situation douloureuse, quand l'épreuve qui nous atteint devient insupportable, ce sont les sentiments qui nous envahissent aux dépens de notre  assentiment.  La méfiance envers les intentions de Dieu s'installe et l'écart entre notre soif de justice, d'égalité et la réalité grandit. Notre foi finit par disparaître dans les méandres de l'indifférence.

 

Lumiere Lumiere  Beaucoup de grands saints ont vécu cette épreuve. Jean de la Croix parle de « la nuit des sens » qui peut frôler le désespoir. Quant à Mère Teresa , elle a aussi connu cette "nuit" : « J'éprouve que Dieu n'est pas Dieu, qu'il n'existe pas vraiment. C'est en moi de terribles ténèbres. »

Par contre dans sa lettre aux Romains au chapitre 4 Saint Paul nous dit d'Abraham qu'il espérait contre toute espérance.

 

A nous donc de ne pas hésiter à nous confier au Seigneur dans la prière, à dialoguer avec Lui, à accepter de Lui faire confiance sans tout comprendre, sans tout savoir.

Relisons notre parcours de vie et nous nous apercevrons que Dieu était là quand nous ne le savions pas, qu'il nous a parlé et a répondu à nos appels. Notre foi en Lui nous poussera à croire que ce qu'il a fait dans le passé, Il le fera encore avec plus de force et de grandeur dans l'avenir.

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  • Abram devient Abraham : Quand Dieu change le nom de quelqu'un

             il s'engage sans retour, il pénètre dans l'intime même de sa vie.

 

 

Christian Houdart