Amours incertaines

Dieu si proche de nous et pourtant nous parfois si loin de Lui.

Aphélie : "pole soleil et la terre le soleil et la terre  int de l'orbite d'une planète le plus éloigné du soleil".

Le périhélie c'est le contraire : c'est lorsque la planète, ou la comète, sont situées au plus près du soleil.

Ces jolis noms chantent comme des prénoms de filles. Ils nous rappellent que la Terre, notamment, ne décrit pas autour de son axe un cercle, mais une ellipse : on parle à ce sujet d'excentricité. Notre planète n'est pas raisonnable. Elle est excentrique. Et elle l'est plus ou moins : parfois son orbite est presque circulaire, parfois elle est très étirée. Et le grand axe de l'ellipse effectue une rotation en 135 000 ans. En 2017, le périhélie a eu lieu le 4 janvier à 14H. L'aphélie, ce sera le 3 juillet à 20H.

 

Fantasque, notre planète. Elle fait ce qu'elle veut.

 

image sombre image sombre  Et ça me fait songer à notre relation à Dieu. Parfois je me sens très proche de lui, sans intermédiaire - et sans crainte. Parfois au contraire, c'est la mort dans mon âme : je ne vois plus rien, c'est le trou noir. Mon Seigneur a disparu.

En période de grande proximité rien ne m'arrête, rien ne me trouble. L'intimité de l'eucharistie. C'est le grand amour. Nous sommes bien, nous ne faisons qu'un. Nous faisons même des projets. Nous pensons que rien ne nous arrêtera.

Tout semble si simple.

Puis viennent les heures sombres. Je suis à nouveau seul. Je ne le vois plus, il est trop loin. Et c'est un grand malheur.

 

Heureusement je suis sur orbite. Collé à la Terre. Je n'ai pas à m'en faire, puisqu'elle est sûr d'elle - si moi je ne le suis pas. Je n'ai qu'à suivre sa danse, sa course folle.

De toute façon je n'ai pas le choix.

Lorsque le désespoir s'installe, le mieux est de se recroqueviller, comme pour l'étouffer. Comme lorsqu'on a froid, quand il n'y a plus de soleil.

Et attendre des jours meilleurs.

Ils viendront bien, puisque tel est le cycle de la vie.

 

arc en ciel arc en ciel  Maintenant je suis amoureux de toi. Rien d'autre ne compte. Je trouve les mots, les gestes aussi, pour te le dire. Il n'y a aucune raison à cela, et je ne sais pas pourquoi maintenant, et ici. Et je n'ai aucune envie de le savoir. La raison n'a rien à voir. De  toute façon, elle gâcherait tout.

C'est peut-être simplement parce qu'il fait beau. A cause du soleil.

Alors je suis amoureux de toi. C'est tout.

 

En d'autres moments je n'arrive pas à t'aimer. A te le dire en tout cas. Trop de soucis de tracas. La tête ailleurs. Tout me semble si terne. J'ai l'impression que tu es loin, si loin. Et je ne sais pas vraiment pourquoi, non plus.

Le mieux alors c'est de prendre patience. Ne rien dire ne rien provoquer. Même si mon silence me sera reproché. Mieux vaut rester dans l'incompréhensible, le mystère.

Alors tout est possible. Tout peut renaître, si rien n'est détruit. A partir de ce rien.

Aphélie, Ophélie, Emilie, Aurélie...

 

" Et je ne garderai, pour habiller mon âme, que l'idée d'un rosier,

Et un prénom de femme..."  ( Jacques Brel, Le Dernier Repas)

 

 

Jérôme van Langermeersch