« Vous aussi, tenez-vous prêts » (Lc 12, 32-48)

7 aout: 19ème dimanche du temps Ordinaire année C

19eme dimanche du temps ordinaire annee c

Lc-1235-381 Lc-1235-381  

 

Jésus viendra de nouveau.

Nous sommes familiarisés depuis longtemps avec cette certitude, et cependant, quand on y pense sérieusement, il y a là quelque chose de bouleversant.

En un sens nous avons déjà tout ce qu’il nous faut pour vivre pleinement, c’est-à-dire pour vivre ensemble avec Dieu. Nous savons ce qu’il veut de nous, parce que Jésus nous l’a dit ; nous savons que Dieu vit avec nous et en nous, et qu’à travers nous il poursuit son œuvre dans le monde ; nous avons les sacrements de la foi, qui prolongent jusqu’à nous les gestes de Jésus sauveur, et le dimanche encore nous sommes rassemblés pour recevoir ensemble le Christ, Pain de Dieu.

Jésus est là, invisiblement, parmi nous, et pourtant il nous dit et nous redit : « Je reviendrai ».

Il reviendra, non pas pour démolir ce que nous aurons construit avec lui et pour lui, mais pour achever cela à sa manière, à la manière de Dieu. Il reviendra inaugurer ce qu’il appelle « les cieux nouveaux et la terre nouvelle ». Il viendra poser le sceau de Dieu sur toute œuvre de l’homme accomplie avec amour.

Nous ne savons pas quand, et encore moins comment, mais il est certain qu’il reviendra, et il nous demande de vivre comme des gens qui attendent Quelqu’un.

Mais il y a bien des manières d’attendre : en s’énervant, ou comme celui qui n’y croit plus, ou activement, en préparant l’accueil de Celui qui vient.

Jésus a souvent parlé de cette longue attente, et les évangélistes (aujourd’hui saint Luc) ont pu regrouper plusieurs paraboles de Jésus, prononcées en diverses circonstances, mais toutes centrées sur la nécessité de rester vigilants.

Aux scribes, aux intellectuels, aux maîtres à penser, aux Apôtres, et, plus largement encore, à tous les responsables du peuple de Dieu, Jésus dit : « Attention ! Vous connaissez la volonté de votre maître ; il vous a confié la responsabilité de sa maison : il ne s’agit pas simplement de tuer le temps, ni de tout laisser aller, encore moins de faire porter aux autres le poids de votre propre désarroi. »

À chacun de nous, Jésus redit : « Je t’ai beaucoup donné, c’est pourquoi je te demande beaucoup ». Peu importe l’endroit où il nous a placés pour y porter du fruit ; l’essentiel est qu’en arrivant, il voie de la lumière chez nous et qu’il nous trouve au travail, en habits de travail.

....L’assoupissement qui nous guette, ce n’est pas tellement de cesser le travail, car souvent nous n’en avons que trop pour nos courtes journées, mais c’est de vivre à notre compte, de nous contenter d’un niveau honnête de vie fraternelle, d’attendre les efforts de ceux qui nous entourent. C’est pourtant cet éveil de la charité qui nous permettrait de porter sans nous faire porter, et de donner même ce que nous n’avons pas reçu.

Mais veiller par crainte serait finalement décevant, et Jésus nous ouvre une perspective beaucoup plus lumineuse : il nous faut veiller pour ne pas manquer sa visite.

Qu’il revienne à minuit ou à une heure impossible, même au petit matin, s’il nous trouve à notre poste, prêts à l’accueillir, le Seigneur nous dira : « Passe-moi ton tablier. Assieds-toi : mange les bonnes choses que tu as réchauffées pour moi ». Alors la mesure de notre fidélité sera la mesure de notre bonheur, et si nous avons su nous entraider pour veiller à plusieurs, c’est ensemble que nous mangerons ce dîner servi par le Christ : « il passera pour les servir ».

 

Mais y a-t-il encore place en nous pour l’espérance ? Attendons-nous vraiment la visite du Seigneur ? Ou bien avons-nous encore l’illusion de pouvoir accomplir par nous-mêmes notre propre vie, et remplir nous-mêmes la vie de ceux que nous aimons ? Celui qui vient devra-t-il nous réveiller avant d’être servi ?

Fr. Jean-Christian Lévêque, o.c.d.

 

 

 

 

 

 

 

 

16ème dimanche du temps Ordinaire année C : 17 juillet 2016

 

"Ta parole Seigneur est lumière   pour mes pas"

marthe et marie marthe et marie  

Le texte que nous avons médité la semaine dernière (la parabole du Bon Samaritain) et celui d’aujourd’hui (la visite de Jésus chez Marthe et Marie) sont complémentaires. Ils présentent deux aspects importants de la même réalité chrétienne : l’action en faveur de ceux et celles qui sont dans le besoin et l’écoute de la parole de Dieu.

L’action est le fruit de notre engagement envers les autres, mais le fondement de cette action est l’écoute de la parole de Dieu. Luc, dans son évangile, fait suivre immédiatement la parabole du bon Samaritain par la visite de Jésus chez Marthe et Marie pour souligner l’importance de

« s’asseoir aux pieds de Jésus pour écouter sa parole ». 

 

Faire de la parole de Dieu une nourriture quotidienne. 

 

Dans l’évangile, Jésus semble critiquer Marthe pour le bon travail qu’elle fait en préparant le repas. En réalité, elle reçoit le Seigneur, comme l’a fait Abraham dans la première lecture.

Le Christ ne lui reproche pas de vouloir bien accueillir  ses invités, mais d’être trop soucieuse, de trop s’en faire. 

 

Dans le livre de l’Apocalypse, saint Jean utilise une belle image pour décrire la vie chrétienne:

 

“Voici que je suis à la porte et je frappe. Si quelqu’un m’ouvre, je dînerai avec lui et je ferai chez lui ma demeure. » (Apoc 3,20).

 

La contemplation et l’action sont les deux faces d’une même pièce.  

La parole de Dieu clarifie nos priorités et change notre attitude envers les autres et envers Dieu. Elle donne un sens aux événements de tous les jours, y compris les grandes joies aussi bien que les souffrances, la maladie et la mort elle-même. 

Le psaume a raison de dire: «Ta parole Seigneur est lumière pour mes pas». Dans les jours ensoleillés comme dans les nuits profondes et obscures, tu m’indiques le chemin, tu me proposes la direction à prendre. Tu es pour moi «le chemin, la vérité et la vie». 

 

Dans notre monde de consommation, plusieurs ne savent plus contempler, adorer et prier… La course effrénée de la vie, de l’argent, des voyages, risque de nous faire perdre l’esprit d’intériorisation et de faire de nous des êtres diminués et superficiels.

Si le spirituel est étouffé, il se crée un vide.

Il ne s’agit donc pas d’opposer Marthe l’active à Marie la contemplative mais de comprendre que ces deux femmes représentent deux aspects importants de notre vie chrétienne. 

Les grands saints ont très bien compris cette vérité évangélique : Saint Ignace de Loyola disait à ses Jésuites qu’ils devaient être «des contemplatifs dans l’action» et saint Benoît construisait toute la spiritualité chrétienne sur les deux piliers de la prière et de l’action : «ora et labora». 

 

Nous sommes invités aujourd’hui à réévaluer l’aspect contemplatif de notre vie chrétienne, à redonner la primauté à la rencontre de Dieu dans la prière et dans la méditation, à faire de la parole de Dieu une nourriture quotidienne. 

 

Jésus nous avertit, dans la parabole du semeur, que les « soucis de la vie » peuvent facilement étouffer la semence de la Parole de Dieu (Luc 8, 14) et il répétera avec force qu'il ne faut pas se laisser «alourdir le coeur par les soucis de la vie» (Luc 21, 34). Celui ou celle qui écoute sa parole est comme quelqu’un qui construit sa maison sur le roc. 

 

«Ta parole, Seigneur est lumière pour mes pas.» Voilà ce que nous enseigne l’évangile de ce jour.

 

http://www.cursillos.ca/formation/reflexions-dominicales/annee-C/R-C43-dim16.htm

 

 

 

 

14ième dimanche du temps Ordinaire année C

 

 

 

Homélie " carmel.asso.fr"

 

 

moisson moisson   Priez donc le Maître de la moisson »… Tous les mots portent dans cette consigne toute simple de Jésus.

 

« Priez »… C’est la seule directive qu’il nous laisse, la seule solution qu’il nous propose, face au manque d’ouvriers et d’ouvrières pour la moisson de Dieu.

 

Car c’est Dieu qui prépare, qui appelle et qui envoie ; mais il ne peut envoyer que ceux et celles qui auront répondu.

Prier pour les vocations, c’est prier pour l’appel, et aussi pour les réponses, pour tous ceux et toutes celles qui ont commencé à répondre, qui luttent et souffrent pour répondre, pour tous ceux que déjà le Verbe de Dieu a fascinés et qui cherchent son visage.

Et nous prions non pas d’une prière résignée, mais d’une prière confiante ; non pas battus d’avance, mais certains de la victoire de Jésus. Non pas dans l’impatience, mais dans la joie très douce de rejoindre l’idée de Dieu, le rêve de Dieu, le projet séculaire et universel du salut. Nous prions, non pas en gardant les yeux sur nos misères, notre impuissance et notre indignité, mais en contemplant le cœur de Dieu qui met sa joie à dépasser nos espérances.

Et en priant ainsi patiemment, quotidiennement, ne croyons pas que nous lassons Dieu.

C’est nous qui risquons de nous lasser, en imaginant que Dieu n’entend pas, n’écoute pas, ou qu’il y met … de la mauvaise volonté. La volonté de Dieu est que nous demandions des bras pour la mission, tout comme nous demandons le pain pour chaque jour. Et Dieu, encore aujourd’hui, en chaque aujourd’hui, met sa joie à répondre, mais toujours à l’heure que Lui a choisie.

« Priez donc » … Les ouvriers sont peu nombreux, donc priez. Priez parce qu’on manque de bras, parce qu’il y a pénurie.

....

 

« Priez le Maître de la moisson »

Voilà le formidable optimisme que Jésus lègue à sa communauté ! Il ne dit pas : « Priez le Maître des labours », ni même : « le Maître des semailles », mais bien : « le Maître de la moisson ». Les ouvriers et ouvrières du Seigneur ont parfois et même souvent l’impression que le monde est à l’abandon, que des secteurs entiers de la mission retournent en friche. En réalité, là où nous voyons des herbes folles, Dieu voit déjà la moisson qui lève. Pour Jésus également, pour Jésus missionnaire en Samarie, « déjà les champs étaient blancs pour la moisson » (Jn 4,35).

Quant à nous, jusqu’au dernier jour de la moisson, de cette moisson déjà sur pied, nous entrons dans la réussite de Dieu, dans son travail d’engrangement, et donc dans sa joie de semeur. Et parce que nous partageons déjà avec lui l’enthousiasme de la récolte, c’est à nous de lui réclamer un supplément de bras, un regain de cœur à l’ouvrage.

« Il les envoya deux par deux, et il leur dit : »Priez" ! Ceux qui sont envoyés sont aussi ceux qui prient pour la relève. Ceux qui prient sont déjà envoyés ; ils sont la preuve vivante que Dieu exauce toujours.

 

 

http://www.cursillos.ca/formation/reflexions-dominicales/annee-C/R-C43-dim16.htm