La tresse

Il ne tient parfois qu'à un cheveu pour qu'une situation devienne inéluctable.

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Lorsqu'on lit un roman, on n'éprouve pas toujours le besoin d'en faire partager sa lecture. Pourtant celui-ci : « La tresse », grand succès du moment, mérite qu'on s'y attarde ne serait-ce que pour le thème qu'il aborde : la solidarité.

 

Avec une écriture directe et pleine d'humanité, l'auteure nous raconte les histoires de trois femmes, de trois pays aux antipodes les uns des autres.

 

 

Smita est indienne. Intouchable, elle accomplit journellement la tâche la plus avilissante qui soit : nettoyer avec ses mains les toilettes des gens. Son destin sur cette terre est déjà tout tracé si l'on s'en réfère à celui de sa mère. Smita ne se résigne pas à cette injustice et souhaite que sa fille puisse sortir de sa condition en suivant des études. Avec une détermination sans pareille, au péril de sa vie, en priant son dieu, elle va s'y employer.

 

Giulia vit à Palerme, en Sicile. Elle travaille avec son père dans un atelier de perruques dont il est le patron. Tout va pour le mieux jusqu'au jour où ce dernier, victime d'un accident de la route, est entre la vie et la mort. Au même moment, en consultant inopinément les comptes de trésorerie Giulia découvre que sa famille est au bord de la ruine. Il lui faut donc trouver rapidement une solution pour la faire sortir du rouge et éviter que les 10 ouvrières que son père emploie ne se retrouvent au chômage.

 

Sahra, une avocate à succès vit à Montréal. Elle est riche mais évolue dans un monde dans lequel le moindre signe de faiblesse peut lui être fatal. Aussi, bien qu'ayant trois enfants, de vie personnelle elle n'en a point. Elle consacre toute son énergie au travail jusqu'au jour où elle apprend qu'elle a un cancer. Elle a beau vouloir le cacher, son patron finit par l'apprendre.

 

Trois destins différents que vont réunir trois mèches de cheveux pour former une tresse.

 

Drôlement bien ficelé, ce roman nous rappelle qu'à une époque où le repli sur soi et la peur de l'autre dominent, on peut aussi par nos actes avoir une action positive sur son prochain même si celui-ci se trouve à l'autre bout du monde.

 

 

       La tresse

LATITIA COLOMBANI

   éditions Grasset (2017) 

Christian HOUDART