NOTRE PERE « ne nous laisse pas entrer en tentation ».
Abbé Jean Marie Leclercq
La prière du Notre Père se termine par deux demandes faites à Dieu : « Qu’il ne nous laisse pas entrer en tentation et qu’il nous délivre du mal ».
Jusqu’à maintenant nous disions à Dieu « Ne nous soumets pas à la tentation ».
La compréhension de cette formulation peut être mal comprise, cela peut vouloir dire que Dieu voudrait tenter une personne pour la faire pêcher.
Cette croyance était répandue dans le judaïsme primitif.
Dieu pouvait mettre les croyants à l’épreuve pour les purifier.
Encore aujourd’hui cette idée est répandue et nous entendons parfois cette réflexion
« Qu’est-ce que j’ai fait bon Dieu pour mériter cela ? »
Cette idée d’un Dieu qui soumet à l’épreuve ou qui punit est complétement dépassée et c’est pourquoi il a été décidé par les évêques de France d’abandonner cette traduction et la remplacer par :
Ne nous laisse pas entrer en tentation
Dieu n’est pas à la source du mal et de la souffrance, mais il est au contraire du côté de celui qui est confronté à une tentation ou à une épreuve pour lui porter secours, pour le sauver ou le guérir. Il est du côté du petit et du faible, et il fera tout pour empêcher que son enfant succombe à la tentation et soit emporté par le découragement.
C’est tout l’enseignement de Jésus qui a dit :
« Si donc, vous qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux Cieux, donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui le lui demandent ? (Mat 7, 9- II) ».
C’est le sens de cette prière du Notre Père ainsi reformulée.
Ce n’est pas Dieu qui me soumets à la tentation, mais, c’est plutôt nous qui sommes naturellement portés à entrer en tentation dans le mal, mais plutôt que d’entrer dans le bien, dans le royaume.
Alors nous disons à Dieu Notre Père : « Protège-nous de nous-mêmes ».
Abbé Jean Marie Leclercq