L'accompagnement des familles en deuil

Hénin-Carvin. Un acte fraternel, un sujet qui concerne toutes nos paroisses, nos églises ... Un appel URGENT

Notre engagement nous enrichit spirituellement et nous procure très modestement, le sentiment d’être un « trait d’union » ou un « marchepied » entre la personne défunte et le Seigneur.
C'est aussi apporter du réconfort aux familles.

 

 


funérailles_1 funérailles_1  L’accompagnement des familles en deuil :

un acte fraternel !

 

Lorsque survient le décès d’un proche tout semble s’écrouler autour de soi, nous nous retrouvons plongés dans un désarroi et une souffrance qui paraissent insurmontables, générant de l’incompréhension et parfois un sentiment d’injustice et de révolte.


C’est dans ces circonstances qu’intervient l’équipe bénévole des funérailles.


Elle rencontre la famille, Elle se montre à l’écoute et elle cherche à lui apporter un peu d’apaisement, en partageant sa peine.

 

Les membres de l’équipe prie avec elle auprès de son défunt, et prépare la célébration. Nous sommes également des messagers de l’espérance, espérance que nous partageons dans la fraternité.


Nous leur rappelons que l’être cher disparu demeure vivant, d’une autre manière que nous mais réellement vivant, qu’un jour ils le retrouveront dans la lumière de Dieu, et qu’il demeurera toujours auprès d’eux pour les aimer et les protéger tout le reste de leur vie.
 

Pour les guider vers ce chemin, nous les encourageons à entretenir son souvenir vivant dans leur cœur tout en rappelant que la vie et l’amour sont plus forts que la mort, car ce que nous sommes les uns pour les autres, nous le serons toujours ; si cœur a de la peine, s’il est en souffrance, il y a aussi l’espérance…


La célébration se déroule également dans cet esprit, pour ne pas amplifier le chagrin de la famille.
 

La célébration est imprégnée de cette espérance qui repose sur la promesse divine de résurrection, tant au travers des textes que de l’évangile et des chants.
En outre elle est personnalisée avec un résumé de vie de la personne défunte, une prière universelle et une homélie. Ainsi la cérémonie laisse la plupart du temps un bon souvenir aux proches. Certains se rapprochent à nouveau de l’église, s’engagent parfois à la servir dans différents domaines, et viennent même nous rejoindre.


Ces grâces nous procurent beaucoup de joie, car ils font aussi partie de la mission que nous accomplissons avec notre cœur et notre foi, et sont l’heureuse récompense de notre implication.


Notre engagement nous enrichit spirituellement et nous procure, très modestement, le sentiment d’être un « trait d’union » ou un « marchepied » entre la personne défunte et le Seigneur.

 

 

funérailles_2 funérailles_2  Trois témoignages particulièrement révélateurs :


Catherine nous raconte : «depuis longtemps ma foi est une force qui m’accompagne au quotidien, me rend meilleure et plus proche des autres. J’étais persuadée depuis toujours avoir reçu le baptême, or un jour j’ai eu besoin d’un certificat l’attestant, car j’allais devenir marraine ; je fus alors très surprise et perturbée d’apprendre que je n’avais pas reçu ce sacrement. Peu de temps après ma grand-mère décéda, lors de la préparation de ses funérailles, je fis la connaissance de personnes chaleureuses à qui j’ai pu confier ce problème qui me pesait.


Après m’avoir longuement écoutée et facilement comprise, elles m’ont accompagnée durant les deux années de préparation qui me conduisirent enfin au baptême.
 

Ce parcours m’a permis de me sentir plus forte et plus proche du Seigneur, je le remercie pour la bonté qui grandit chaque jour dans mon cœur. Aujourd’hui je vais plus facilement vers les autres, et cherche à les aider sans rien attendre en retour, juste par amour ! ».

 


Claudine nous confie : « mes parents étaient croyants, mais ne me parlaient jamais de Dieu, par contre ma grand-mère m’a appris toutes mes prières, et m’emmenait souvent à la messe le Dimanche.


Je me suis rapprochée du Seigneur lorsque j’ai appris le cancer de son mari, ne sachant vers qui m’adresser pour en parler, je me suis rendue à l’église pour prier et me suis sentie apaisée, constatant que ma foi était plus importante que je pouvais l’imaginer.
 

Je fis la rencontre d’une personne engagée, qui à ma demande m’a suivie pendant la catéchèse à l’issue de laquelle j’ai pu avec beaucoup de joie, communier le jour de la profession de foi de ma petite-fille, j’ai alors été libérée d’un poids intérieur.


Lors du décès de mon mari, je fus accompagnée par un couple de l’équipe des funérailles. Il fut très disponible et présent pour moi et mes enfants au travers des moments difficiles que nous vivions ; dix-huit mois après, il est toujours là pour m’écouter, et nous échangeons beaucoup…


Lors d’une messe, le père Loxhay lança en fin de son homélie, un appel pour renforcer l’équipe des funérailles ; je m’y suis intéressée, l’ai rejointe, et viens tout juste d’en achever la formation. Au travers de mon implication je constate que nous apportons de l’apaisement aux familles endeuillées, et que nous ravivons leur foi ; du coup la mienne s’en trouve renforcée, je suis maintenant beaucoup plus proche des autres, et mène une existence plus sereine».

 


Brigitte nous déclare : « ma foi s’est confirmée lors du décès de ma fille, et bien que ne fréquentant pas l’église régulièrement, cet évènement douloureux m’a révélé la présence du Seigneur, et changé mon attitude et ma manière de vivre cette foi ; le besoin de prier et de me recueillir devint régulier, voire indispensable à quelque endroit que ce soit.


En 2012, la perte de mon père et la rencontre de l’équipe des funérailles furent une sorte de révélation, dès lors j’eus la certitude que papa avait rejoint sa petite-fille, et que tous deux veillaient désormais sur nous. Lors du décès de mes proches, les intervenants sont parvenus à m’apporter soutien et réconfort pendant la préparation et la célébration.
 

Ils ont trouvé les mots justes qui m’ont apporté la paix, me permettant de mieux vivre les jours à venir sans la présence de ces êtres chers à mon cœur. Je sais maintenant que cet évènement fut le facteur déclenchant qui m’a incité à rejoindre l’équipe, non sans une profonde réflexion car je connais le prix d’un engagement. J’ai été bien accueillie au sein d’un groupe homogène s’investissant dans le respect et la compréhension d’autrui, et me suis vite sentie opérationnelle. La formation vécue ainsi que l’accompagnement des membres de l’équipe durant les célébrations sont indispensables, le rôle du prêtre formateur étant d’approfondir et de conforter nos connaissances, mais également de nous permettre d’acquérir une plus grande confiance en soi, et encore d’assimiler quelques notions relatives aux comportements humains. Je suis maintenant persuadée que j’avais tout simplement et sans le savoir, l’envie et le besoin de transmettre à mon tour les paroles du Seigneur, et apporter ainsi du réconfort et de l’espoir aux personnes en souffrance.
 

A mon avis toutes les célébrations, même si elles semblent identiques sur la forme, sont différentes sur le fond. Dans la majeure partie des cas, chaque famille attend de notre part une compréhension toute personnelle par rapport à ce qui leur arrive, chaque situation est donc particulière face au degré de douleur. Les défunts effectuent leur dernier voyage, et chaque mot, chaque geste et chaque attention prennent alors une signification et une importance dont la portée est parfois insoupçonnée. Libre de toute angoisse face à la mort, je vis ma foi sereinement à mon rythme à quelque endroit où je me trouve. Transmettre cette tranquillité et cette paix que le Christ nous a enseigné dans l’assurance d’une vie éternelle, est une nourriture qui comble désormais une partie de ma vie, même si parfois le doute, voire la colère, s’installent au regard des injustices de la vie, seuls la connaissance, la tolérance et le pardon nous libèreront, nous feront grandir et nous mèneront au royaume de Dieu ».
 

 

funérailles_3 funérailles_3  Un peu d’histoire :


Voici plus de vingt ans le Père Boutoile réunissait le conseil pastoral de secteur, afin d’exposer les difficultés rencontrées par les prêtres moins nombreux avec des emplois du temps chargés, pour assurer les funérailles. Un appel fut lancé vers les laïques engagés pour les aider dans cette tâche.


En septembre 1991 un groupe fut opérationnel sur le clocher St Martin d’Hénin, composé de Jacques, de son épouse Lucie, ainsi que de Marie-Madeleine et Suzon. Par la suite d’autres personnes vinrent les rejoindre, et pratiquement tous suivirent une formation de deux années à Courcelles avec les Pères Duhamel et Carle ; les choses se déroulèrent naturellement de la même manière dans tous les clochers de notre paroisse.
 

A St Martin Hénin, le père Macquart assura encore la moitié des célébrations ; les laïques réalisèrent d’abord le reste, puis la totalité dès l’arrivée du Père Luc, qui préparait un doctorat en parallèle à sa mission.
 

Il n’était pas du tout évident de faire admettre aux familles, que les funérailles catholiques de leur défunt ne seraient pas réalisées par un prêtre, néanmoins et au fil du temps elles s’y habituèrent progressivement. A cette époque déjà, l’équipe commençait à rencontrer des problèmes d’effectif, en fonction de quelques membres devenus trop âgés.

 


Notre inquiétude pour l’avenir :


Actuellement, notre groupe intervient sur les six clochers de la paroisse Sainte Claire en Héninois situés sur Hénin, Drocourt et Montigny-en-Gohelle ; notre effectif est loin d’être pléthorique, et certains de nos intervenants sont à leur tour âgés, notre doyenne Jeanine a 88 ans… Quatre personnes sont récemment venues nous rejoindre, et viennent d’achever leur formation auprès du Père Loxhay ; mais cela demeure hélas encore bien insuffisant, car à la mi-juillet et depuis la dernière Toussaint, nous avons assurés 175 célébrations.


Certaines paroisses ne parvenant pas à renouveler leur équipe, sont contraintes de faire appel aux clochers environnants, selon les possibilités de ceux-ci, et avec toutes les difficultés ce que cela implique. Cette situation réellement préoccupante pour l’avenir, nous incite à vous alerter au travers de ces quelques lignes, et vous demander de l’aide… Pouvez-vous imaginer un seul instant, que vos funérailles ou celles d’un proche puissent se dérouler sans une participation active de l’église ?
 

Certes la mort fait peur, mais elle fait partie de la vie… Chaque jour dans ce monde rempli d’indifférence, le Seigneur nous appelle vers davantage d’amour et de fraternité. Nous constatons hélas comme l’indique notre bon Pape François, que ces valeurs sont en recul, elles sont cependant les bases essentielles de notre vie chrétienne reçues le jour du baptême, acceptées lors de la profession de foi, de la confirmation, et que nous nourrissons lors de chaque eucharistie…


On nous dit souvent : « bravo, ce que vous faites est admirable, heureusement que vous êtes là ! » c’est gentil mais nous agissons dans l’humilité, ne cherchons pas les éloges, et préfèrerions plutôt entendre : « comment puis-je vous aider ? ». Au sein de notre équipe, chacun intervient comme il le veut et quand il le peut, que ce soit comme officiant ou assistant. Alors si vous souhaitez, vous aussi, donner des couleurs et un sens supplémentaire à votre foi, venez nous rejoindre et participer à notre mission fraternelle !
 

Si vous souhaitez un complément d’information, vous pouvez vous rapprocher du Père Doyen Jean-Marie Loxhay, ou contacter la permanence téléphonique des funérailles tous les jours au 06.72.05.09.59.


Nous entretenons l’espoir de vous rencontrer bientôt !
 

 

Jean-Pierre Créteur.

 

 

 

 

Article publié par Denise Vanberten - • Publié • 6483 visites