Sacrifices

Le mystère de la rédemption peut choquer nos oreilles modernes

         

Il y a peu,la redemption la redemption   mon fils de 17 ans me demandait : « mais pourquoi on dit que Jésus est mort pour nos péchés, pour nous sauver ? » Souvent on rajoute : « A quoi ça sert, tout ça ? »

Je lui ai répondu que je ne savais pas très bien. C'est une question que je me pose depuis longtemps. Pourquoi dit-on que Jésus « porte les péchés du monde » ? Et pourquoi en serions-nous (si nous y croyons) délivrés ?

Après tout, après sa mort - et même après sa résurrection - nous sommes toujours aussi pécheurs !

Isaïe nous parle déjà de ce « Serviteur », méprisé et abandonné de tous : «Ce sont nos souffrances qu'il portait, nos douleurs dont il était chargé. (...) Dieu a voulu l'écraser par la souffrance, s'il offre sa vie en sacrifice expiatoire...» (chapître 53). Quel pserviteur souffrant serviteur souffrant  rogramme !

Certains exégètes pensent que le prophète parle de lui-même. Certains y voient l'annonce, 500 ans avant, de ce qu'allait vivre Jésus - le Messie, l'Envoyé.

« Dieu nous a tant aimés qu'il nous a envoyé son fils comme victime expiatoire pour nos péchés » (1ère épître de Jean, 4, v.10).

Ainsi Jésus aurait été envoyé par son Père, pour subir le martyre, pour expier nos fautes. Le fameux bouc émissaire. Deux boucs sacrifiés, l'un immolé, l'autre envoyé au désert, tous deux porteurs de nos fautes (le Lévitique, chapître 16). Ainsi, grâce à ces pauvres bêtes qui ne nous ont rien fait, nous redevenons purs comme l'eau de la roche. Et le tour est joué !

 

Dcaiphe caiphe  onc nous serions tous sauvés, par la mort d'un seul.

Il valait mieux « qu'un seul homme meurt pour le peuple, et que la nation ne périsse pas tout entière » (Jean 11, v. 50). Mais ça, c'est une autre histoire : le grand prêtre Caïphe parlait de la nation juive, menacée d'une agitation politique à cause de Jésus, de ses discours et de ses actes scandaleux. Il ne savait pas qu'en réalité, sa mort  « rassemblerait dans l'unité les enfants de Dieu dispersés » (idem, v.53).

 

Jésus lui-même nous dit  « Je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé »  (Jn, 12, v. 47). Il ne se présente pas, me semble-t-il, comme bouc émissaire, chargé de nos turpitudes. Il s'est donné en exemple, en obéissant jusqu'à la mort à son père. Il nous a demandé de suivre son exemple. Au moins l'obéissance. Que sa Volonté soit faite. Alors nous le suivons, lui, et nous réssuscitons avec lui.

Ce n'est déjà pas si mal.

 

Pour ma part je m'en tiendrai là. Je ne vois pas pourquoi Notre Seigneur se serait sacrifié à notre place, pour que nous soyons pardonnés. Il suffirait d'y croire sans rien faire.

Trop facile.

Et cela rappellerait les rites anciens décrits par le menu - dans le Lévitique notamment - inacceptables aujourd'hui.

 

C'est déjà un vrai engagement, de toute une vie, lorsque nous disons : « Père, je remets mon esprit entre tes mains » . Ne me laisse pas aller à la dérive, loin de toi. Que jamais je ne sois séparé de toi.

Détruis en moi les pensées qui me veulent du mal.

« Que moi je ne sois pas ma vie,

J'ai mal vécu de moi.

Je fus la mort pour moi.

En toi je reprends vie  »  (Saint Augustin, les Confessions, livre 12ème, chapître X)

Je ne comprends pas tout ce que tu es venu faire dans cette galère, Seigneur. Peut-être que je me trompe, que je n'interprète pas bien. Beaucoup de choses restent mystérieuses.

 

Ce que je sais seulement, c'est que j'ai envie de toi.

 

 

Jérôme van Langermeersch