La violence une fatalité ?

A quoi nous raccrocher lorsque la violence nous submerge

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Aujourd'hui lorsque nous ouvrons la radio, notre poste de télévision, quand nous lisons le journal, il est rare  qu'un journaliste ou un éditorialiste ne décrive ou n'analyse pas un fait de violence qui vient de se produire :

violence verbale, physique déclinée sous de multiples formes.

 

the bride the bride  

La société actuelle semble baigner dans une atmosphère de violence qu'on ne lui connaissait pas et chacun y va de sa petite explication pour souligner qu'avant tout allait mieux. Pourtant si l'on y regarde d'un peu plus près, hier ce n'était pas plus réjouissant qu'aujourd'hui avec son cortège de guerres, de génocides, de famines, d'épidémies et de catastrophes en tout genre.

 

Il suffit de lire la Bible pour s'en convaincre. De la mort d'Abel aux Egyptiens enfouis dans les eaux de la Mer Rouge en passant par la destruction de Sodome et Gomorrhe, les récits bibliques ne nous épargnent guère. Et parfois Dieu s'y frotte. Déçu par la folie meurtrière des hommes « Le Seigneur vit que la méchanceté de l'homme était grande sur la terre, et que toutes les pensées de son coeur se portaient uniquement vers le mal à longueur de journée » (Genèse 6,5) ne décide-t-il pas du déluge ?

Mais aussitôt il s'en repent et s'emploie à la survie de sa création. Dieu prend toujours le parti de l'homme et combat à ses côtés contre cet instinct de violence et de mal qui le dépasse : « Qu'as-tu fait de ton frère ? » demande - t'il avec douleur à Caïn « Le péché est tapi à ta porte... mais toi domine sur lui » (Genèse 4,7).

La vie chrétienne loin de se voiler la face, l'actualité en témoigne, prend en compte cette violence inhérente à la vie humaine, elle la canalise et elle cherche à l'apaiser.

Le Premier Testament propose deux pistes pour réguler la violence : la loi et la prière.

La première se présente sous forme d'un interdit « Tu ne tueras pas ». Cette injonction a une valeur fondamentale car sans elle le risque est grand de voir l'homme débordé par ses fantasmes. Il est susceptible d'ouvrir la boîte de Pandore et l'on ne peut en mesurer les conséquences.

La spiritualité à travers les psaumes constitue un autre rempart à la violence. Les psaumes de louange, de confiance nous disent l'amitié de Dieu pour nous :

« Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'il m'a fait ? Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens » (Psaume 115).

Quand aux psaumes qui parlent de maladie, de haine, de persécutions et de violence, ils disent parfois notre vérité intérieure.

 

Plus prêt de nous regardoJesus gifle Jesus gifle  ns Jésus et voyons comment il réagit face à l'adversité. Sachant affronter le conflit quand il le faut, il est celui qui subit la violence et la retourne :

A ces mots, un des gardes qui se trouvaient là donna une gifle à Jésus en disant : « Est-ce ainsi que tu réponds au Grand prêtre ? ». Jésus lui répondit « Si j'ai dit quelque chose de mal, montre-nous en quoi ; mais si ce que j'ai dit est juste, pourquoi me frappes-tu ? » (Jean 18, 22-24).

 

Face à la violence la tentation est grande de rêver un autre monde et de vouloir fuir les réalités parfois absurdes de notre existence. Une manière plus raisonnable d'agir ne réside-t-elle pas dans le fait de travailler avec les autres pour un monde meilleur en acceptant notre responsabilité dans ses dysfonctionnements actuels ?

 

Nous pouvons tous faire nôtre cette phrase de Paul

In lovely Blueness In lovely Blueness  

« Malheureux homme que je suis ! ...

Le bien que je veux, je ne le fais pas et le mal que je ne veux pas, je le fais. »

(Rm 7, 19-20).

 

Christian Houdart